jessica93
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weewee
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labelbrique
attilatralala


Jessica 93
s/t 12''
Et Mon Cul C'est du Tofu?, WeeWee, Corn Dog, Tandori, Gâteau Blaster, Label Brique, Attila Tralala 2012

Jessica est un homme. Geoffroy Laporte, guitariste également des Louise Mitchels et Besoin Dead. 93 est, au choix, son département de cœur, son année de naissance, ses numéros fétiches, son âge. Les deux associés forment un one-man-band mais pas que. Sur deux des quatre longs titres, un certain Robin s'est assis derrière une batterie, suppléant la boite à rythmes et s'est occupé de l'enregistrement, mixage et mastérisation. Quel homme ! Et bravo à lui pour le son de ce disque aussi puissant que lumineux.
Un disque (quasi) solo qui n'est pas un projet lo-fi à la petite semaine mais comme un groupe à part entière, une gestion parfaite des boucles, des entrelacs ou nappes de guitares, du chant vaporeux et de la basse centrale et colossale. Un sens du répétitif qui pourrait sonner comme un piège à mèche longue, une impasse révélant un manque de créativité mais qui, dans les mains expertes de Jessica 93, devient tout le contraire. Un laissez-passer pour la transe, pour un hypnotisme sombre, de la coldwave des années 2000 avec des mélodies omniprésentes pour apporter tour à tour de la chaleur ou du poignant.
Batterie tribale sur Seul Contre Tous rappelant Neurosis (la comparaison s'arrêtera là !) ou plus lourde sur Omar Little, ça glisse tout seul tout en étant compact, c'est le miracle de ces compositions uniques et scotchantes. Un brouillard de guitares impénétrables, des lignes de basse sur lesquelles reposent les mélodies et ce chant fantomatique qui, loin d'être un cache-misère, renforce ce sentiment de lévitation sur une dalle de béton.
Et quand Jessica passe en mode boite à rythmes, la programmation aux petits oignons et sa sonorité permettent de garder l'unité. Nepal a ce petit air de folklore urbain, une guitare donnant envie de danser la gavotte (??) sur une basse toujours phénoménale. Dragon est sans doute le titre le moins bandant des quatre, où les répétitions ont moins d'impact. Mais quand le morceau reprend après de longues minutes brouillardeuses et noisy, la mélodie trouve une seconde jeunesse.
Les débuts de Jessica 93 sont marqués du sceau d'une belle révélation.

SKX (25/01/2013)