Guinea Worms
Smiles - LP
Columbus Discount 2012

Guinea Worms, groupe de Columbus, Ohio, avec sa tête pensante Will Foster, seul survivant d'une formation qui a essaimée plus d'un membre en route depuis 2001. Des tonnes de singles et CDrs plus tard regroupés sur le double vinyle Sorcererers Of Madness (4rd Year In A Row!), Foster et sa bande débarquent avec Smiles. Souriez, ça va grincer.
Le but avoué de Foster (entendu ya pas longtemps avec Drosofile) aux débuts de Guinea Worms était de faire du The Fall en version country. Et puis il s'est aperçu que les Country Teasers faisaient déjà ça très bien. N'empêche, du Country Teasers et de la country déviante, il en reste toujours. Et un fond de garage-rock comme au commencement de Guinea Worms sauf qu'avec Smiles, c'est traitement au vitriol et sourire narquois en coin. Le tableau s'est obscurci, durci. Les deux guitares dissonent, dérapent, se mettent sur le devant, s'accrochent, s'égratignent, raclent les fonds de casseroles et vont périr en enfer comme sur 13th Stepford Girlfriend. Guinea Worms a épaissi le trait. Six des huit compos atteignent à l'aise les cinq minutes. Guinea Worms est loin des standards garage et des A-Frames à qui la facilité a bien voulu parfois les comparer. De la densité et de la densité crade. Un enregistrement brut. Un feu bouillonnant entretenant la flamme de compositions charnelles, narratives, culminant dans des titres comme Exit Plan et Man Will He. Un blues dépravé et punk, sans fioriture mais avec plein de bavardages de guitares envoyant des boules de suif dans tous les coins et un rythme lancinant qui fait mine d'accélérer, répétitif par à coup, deux, trois lignes de basses sortant du lot et qui cognent, flirtant avec les codes de Flipper ou Brainbombs tout en conservant un coté gaillard et fun comme sur l'instrumental Monkey Casino.
Chaque recoin de cet album n'est pas flamboyant mais Smiles arrive plus d'une fois à vous mettre un bon sourire torve sur la tronche.

SKX (10/01/2013)