degonzague



De Gonzague
Torpedo Deluxe - CD
f(x)80 records 2013


J'ai cherché une introduction originale, un jeu de mot aussi pourri que leur patronyme mais il faut se rendre compte à l'évidence, De Gonzague est un duo math-rock instrumental et à partir de ce constat, difficile de faire dans la fantaisie. Le problème de De Gonzague est qu'ils arrivent juste après une écoute effrénée de Purkinje Shift. De l'instrumental math-rock aussi et le fait que les Américains évoluent en trio ne change rien à l'affaire. Le principe reste identique : dans un créneau aussi embouteillé, soit ton groupe tape directement dan le haut du panier, soit il s'écrase lamentablement et se noie dans un océan de duo/trio tournant en rond. Purkinje Shit, c'est du haut-vol, des artistes qui ont oublié le genre qu'ils pratiquaient pour le transcender. De Gonzague, ce sont les élèves très appliqués. Trop appliqués. Succession de plans arithmétiques n'additionnant pas que du bonheur et n'arrivant pas toujours à un résultat cohérent. Cassures, contre-pied, loopstation pour donner quatre mains au guitariste, accalmie et accélération à la sortie du virage, De Gonzague connaît la recette mais sont loin de la sublimer. Avec un enregistrement un peu bizarre, comme mat et manquant d'impact et un jeu dont la folie est absente, Torpedo Deluxe n'est pas le bolide qui va vous envoyer dans le décor et les six titres se révèlent ternes. Dommage parce que quelques plans intéressants de gratte émergent de temps à autre, deux trois bonnes idées qui auraient mérité d'être développées ou bottées avec plus d'entrain. Quelques shots de vodka, passer la cinquième et la chicane à 110, lâcher le volant et De Gonzague aurait de quoi écraser quelques promeneurs imprudents au pays si exigeant du math-rock.

SKX (25/09/2013)