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Beauty Pageant
Torso – 10''
Leave Me Here, Box records 2013

Guitare/chant, batterie, saxophone baryton ou alto. Marie Thompson, Daniel Dixon et Helen Papaioannou. Trio anglais (Newcastle) qui pourrait paraître inoffensif vu comme ça mais quand t'y met le bras, il te le rende en moignon.
Un premier enregistrement avec quatre titres en forme d'uppercut. Le swing pervers d'un James Chance et ses Contorsions, le chaos atonal de Teenage Jesus and The Jerks et l'esprit aussi malin que frappeur de Noxagt. Le batteur cogne dru, de haut en bas, comme si il voulait enfoncer sa pauvre batterie dans le sol. La guitare ne cherche pas à caser de petites mélodies sous la mitraille pour attirer les plus réticents et se concentre uniquement sur les fils barbelés qu'elle peut en tirer alors que le sax hésite entre insuffler un léger swing ou aller dans le sens de ses deux camarades de jeu. On imagine très bien Weasel Walter débarquer à n'importe quel moment car Beauty Pageant aime aussi quand ça fait schkronk, criiiik et que ça convulse tout en laissant beaucoup d'espace entre chaque instrument, jouant sur les contrastes comme pour Jocks maniant à merveille le chaud et le froid, la mandale et le temps de repos avant de tendre l'autre joue. Par là-dessus, la guitariste place sa voix aiguë, parle, cri, susurre ou laisse de la place à un ménage à trois s'entendant comme larrons en foire pour distiller un bordel aussi énergique que pointu, virevoltant que corrosif. Jusqu'à l'hypnose avec FOI, dernier titre agissant comme un essaim de mouches qui finit par rendre dingue. Et dingue de Beauty Pageant je le suis.

SKX (15/12/2013)