zulus
aagoo


Zulus
s/t - CD
Aagoo 2012

Les quatre Zulus sont de la tribu de New-York City. Une bien belle jungle où émergent des groupes toujours surprenants. Auparavant, deux d'entre eux, Aleksander Prechtl et Daniel Martens, avaient traversé le sauvage continent américain d'ouest en est, quitté San Francisco et Battleship, recruter deux autres désoeuvrés, Julian Holmes et Jeremy Scott (crédité uniquement à la production mais qui semble faire partie du groupe maintenant), s'étaient fait les dents sur deux singles (Kills Gemini Dead et Surgery) et se lancent désormais dans le grand bain de la civilisation avec un digipack dont l'artwork doit être... hum comment dire, de l'art très primitif et bâclé.
La marmite musicale des Zulus est heureusement plus appétissante, bien que les ingrédients et le mélange qu'ils en font ne sont pas dans le manuel standard. La faute très certainement à cette voix noyée dans la reverb, ce chant du fin fond de l'espace. Un parti pris esthétique osé qui ne sera pas du goût de tout le monde. J'avoue y avoir peu goûté au début avant de finalement s'y habituer, sa présence donnant une dimension space et frelatée aux huit titres d'un album taillé dans le brut.
Ne les croyez pas quand ils disent qu'ils font de la pop ou du post-garage (??!!). Zulus n'a tout d'abord pas complètement oublié la férocité de leur passé dans Battleship. Zulus, ça fait du bruit, ça mord, ça laisse une odeur de ferraille et ensuite, c'est surtout très rock'n'roll, primitif, on peut penser à TV Ghost ou alors une sorte de psyche-rock-noise tordu, un peu garare-rock à la Cramps, on veut bien leur accorder mais un garage-rock virulent, les puristes n'y retrouveront sûrement pas leur compte. Zulus enchaînent donc les attaques à l'arme blanche. Outre Surgery et Blackout, présent sur les singles et nous valant une vidéo qui parlera à de nombreuses personnes, Kisses sort les hululements-sirènes, prend la dimension de sa ville d'accueil, tout en bruit chauffé à blanc, un riff bien killer, une tension larvée qui fait toute la différence et s'affiche comme le meilleur titre. Vous avez encore By Night And Spear qui donne envie de danser le vaudou, Vibrations qui en est rempli de bonnes avec un léger accent post-punk froid bienvenu et un Death In The Current bruitiste au début avant de plus tranquillement et presque mélodiquement enterré ces vingt minutes qui font, mine de rien, leur effet.

SKX (11/09/2012)