skoalkodiak
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Skoal Kodiak
Kryptonym Bodliak - CD
Load 2011

Skoal Kodiak, ça sonne comme une mauvaise blague et ça rime avec le titre d'album tout aussi fantasque. Bienvenue dans le monde déréglé de Skoal Kodiak, trio de Minneapolis. Brady Lenzen et Freddy Votel, deux types qui ont collaboré au groupe Seawhores, Votel ayant même été batteur des Cows sur les albums Whorn et Sorry In Pig Minor. Pour le chant, et les manipulations électroniques, Markus Lunkenheimer. Ce dernier va jouer un grand rôle dans la forte identité dépravé de Skoal Kodiak.
Sur une rythmique basse-batterie qui pourrait presque faire danser avec quelques grammes dans le sang et un sens de l'équilibre échappant à l'entendement, Lunkenheimer dynamite les repères avec une voix honteusement trafiquée. C'est tour à tour ridiculeusement bon, tout bonnement ridicule, incompréhensible, inquiétant ou digne d'un film d'horreur en accéléré. En tout cas, ça vous pose son homme. Et le groupe par la même occasion.
Skoal Kodiak joue donc ainsi un funk tordu qui doit autant aux morceaux les plus dingues de Brainiac qu'à ce vieux blanc-bec de James Chance sans le saxo (sauf sur Tomah Triangle où le saxo fait chauffer la piste), Helios Creed sans les guitares, le synth-punk des Screamers, avec un chant qui peut aussi se faire mordant et parfois presque normal, des touches de synthés sonnant comme des sirènes, des splash, des tilts, de la rythmique caoutchouteuse. Un disque de rock-noise-electro étrange, prêt à vous faire disjoncter si vous n'êtes pas prévenus à l'avance, dans les dispositions mentales adéquates pour écouter cette musique retro-futuriste.
Bien que ce soit leur deuxième album, la recette est encore en rodage. On ne voit pas trop où ils veulent en venir mais on comprend très bien par contre tout le fun qu'ils en tirent. A défaut d'écrire des morceaux mémorables et qui vous agrippent, malgré le postulat de bizarrerie déposé à l'entrée, Kryptonym Bodliak est un album pouvant séduire dans un moment d'abandon.

SKX (18/01/2012)