multicult
sleepinggiantglossol

Sur la lancée du single The Costume, Multicult maintient le fer au rouge et tente l'échappée belle. Une échappée au sprint, la tête dans le guidon, vingt minutes à fond et à l'arrivée, le plaisir simple d'une saine secouée, de la bonne défonce. Neuf morceaux tous issus du même moule. Multicult n'est pas du genre de groupe aux idées larges, à briller en société pour l'abondance de son propos et la richesse de son esprit large mais plutôt poursuivre une idée fixe, l'exploiter jusqu'au trognon. Des artisans du noise-rock qui ont un son bien enfoncé dans la caboche et qui n'en démordent pas. Le temps est aux grêlons. Noise-rock revêche, basse distordue, haute ténacité rythmique mais rien d'improbable, un groove tordu. Entraînant presque mais tordu quand même, des rythmes accidentés sur lesquels le guitariste-chanteur greffe des riffs alliant efficacité et fièvre et pose des mélodies vocales de sa voix éraillée en retrait, délivrant au passage quelques arpèges tueurs comme sur Groteske qui est très loin de l'être.
Rapeman et Table se tiennent dans les parages, n'ont pas à trembler de l'ombre éventuelle provoquée par ce deuxième album du trio de Baltimore mais Multicult n'en a rien à foutre. Ils poursuivent leur voie et leurs idées noires, défendant le cap d'un noise-rock historique jamais à cours de solutions pour faire brûler nos petits cœurs toujours prêts à s'enflammer à la moindre occasion. Et celle qui se présente est très belle.

SKX (15/05/2012)


s/t 1st LP
self-released 2010