laserbeast
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Lightning Bolt
Oblivion Hunter - LP
Load 2012

Le duo de Providence qui fait augmenter les ventes d'aspirine revient sur le devant de la scène. Autant dire qu'on en a rien à battre tant Lightning Bolt semble avoir fait plusieurs fois le tour du propriétaire, bien que cette politique de terre brûlée suscite en moi un brin d'admiration devant une telle obstination de forcenés suicidaires. Mais quand en plus, on apprend que ce nouvel album est une fausse nouveauté sous forme de recyclage de morceaux datant de 2008 et mixés en 2012, c'est poussé par un voyeurisme morbide que Oblivion Hunter échoue dans nos griffes.
Alors oui, Lightning Bolt fait du Lightning Bolt. Même quand ya plus rien à lessiver, les deux Brian continuent d'essorer à sec. Centrifugeuse thermo perpétuelle, bruits de bidons percés, poubelle de l'enfer, mélodies de jeux vidéos sur-speedés, basse ressemblant à un essaim de moustiques mutants, l'impression que deux groupes jouent en même temps avec deux batteries, quatre percussionnistes et une brigade de bassistes-fraiseurs n'ayant pas bouffé depuis huit jours. Vous rajoutez un son crade, aigu, un enregistrement replâtré avec les moyens de maçons roumains et la pharmacienne vous accueille les bras ouverts.
Le pire, c'est que ça marche sur les deux premiers titres, King Candy et Baron Wasteland, voir le troisième Oblivion Balloon. Toujours cette sidérante histoire d'admiration devant cette débauche d'énergie, ce chaos épileptique dompté du bout de la prise électrique, ces rythmes assourdissants derrière un nuage radioactif. Quand tous les signes du zodiaque du deuxième décan sont en phase avec la lune noire, Lightning Bolt garde du souffle et est capable d'en tirer un faisceau déchirant toutes les résistances, même chez les plus blasés. Après, tel le boxeur saoulé de coups, vous jetez l'éponge. Malgré le petit interlude écolo-rigolo The Soft Spoken Spectre sentant le patchouli, Lightning Bolt augmente la dose jusqu'à l'overdose, jusqu'aux treize minutes de World Wobbly Wide. Infernale et insoutenable descente d'organes dans les méandres d'un psychédélisme ultra bruitiste sans issue que vous ne voudriez même pas infliger à votre pire ennemi. Un avis de recherche est lancé sur leurs cerveaux. En ce qui concerne le votre, vous pouvez le rebrancher et reprendre une vie normale.

SKX (12/11/2012)