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Ladder Devils
Nowhere Plans - LP
Brutal Panda 2012


Ce disque peut être considéré comme très frustrant ou alors éminemment réjouissant. Frustrant car les cinq titres du précédent EP Forget English figurent sur ce premier album qui en compte neuf en tout. Réjouissant car Nowhere Plans bénéficie enfin d'une sortie vinyle alors que c'était du tout digital jusque là. Il ne faut pas longtemps pour pencher sur la deuxième option car le vinyle, c'est l'assurance d'une position élevée dans la hiérarchie sociale et se reprendre pour une deuxième fois les morceaux de Forget English, les voir briller et tournoyer sous l'aiguille d'une platine rend mon poil plus luisant.
Et comme un an plus tard, ces cinq morceaux ayant subi un léger relifting à la mastérisation n'ont rien perdu de leur aura, de leur force de persuasion, ça vaut le coup d'être vécu une seconde fois. Get Ok met toujours tout le monde d'accord, Divorce Drugs rend accro à (la) vie, chaque seconde de ces compositions est passionnante et tout ce talent pour torcher des morceaux accrocheurs doit être insupportables pour un tas d'autres groupes laborieux.
Et la meilleure nouvelle est que ce groupe de Philadelphie est toujours au top du top de sa forme sur les quatre inédits de la face A enregistrés à l'automne dernier. Ce hardcore mâtiné de noise-rock (le contraire marche aussi), cette musique invoquant sur l'autel de la consécration Botch et Young Widows avec un poil de These Arms are Snakes, Ladder Devils en fait une arme redoutable et personnelle. Un punk-rock noisy avec des arrangements plus audacieux, des ambiances plus retorses comme sur I Have a Name (Minders) rappelant un titre d'un single de Metz, des riffs de fil d'acier ou qui ont inventé le fil à couper le beurre. Rien de superflu, des recettes toutes bêtes que bien des groupes de rock ont fini par oublier avec leurs synthés trop grands pour eux et des surenchères sans issue, tout le contraire d'un Limited Too de toute beauté et simple comme un coup de trique.
On se retrouve comme cette nana sur la pochette, à faire de la air guitar par dessous la jambe, de la air batterie, à serrer un micro imaginaire et gueuler comme un con dans son poing, bref, euphorique comme au premier jour. Le premier jour de quoi, j'en sais fichtre rien mais si c'est pour revivre quotidiennement un Nowhere Plans tournant en boucle, je veux bien en être.

SKX (04/09/2012)