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        divorce 
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       Divorce 
        Divorce - LP 
        Night School 2012 
         
        Après un 10'', 
        trois singles 
        et deux splits 
        10'', tout ça depuis 2009, l'album des Ecossais de Divorce est 
        enfin là. On entend même que lui. Dynamite tout sur son passage. 
        Une musique à l'image de la pochette. Hideuse, incompréhensible, 
        étrange et qui fait peur. Une musique certes pas pour les poules 
        mouillées. Vous n'êtes même pas obligé d'appeler 
        ça de la musique si ça vous dérange. Mais Divorce 
        a encore gravi un échelon dans l'horreur, toujours à monter 
        d'un cran dans l'extrême, eux qui étaient déjà 
        partis de très haut. Et c'est diaboliquement bon.  
        Divorce ne cherche vraiment pas à plaire et le prouve d'entrée 
        de jeu avec le titre d'ouverture le plus éprouvant de l'année, 
        le poétique Cunts in a Circle. Trois minutes sponsorisées 
        par Black & Decker avec une voix châtiant les plus faibles, 
        honteusement passée à la moulinette du vice, abondamment 
        rincée dans des tuyaux bruitistes, dont le masochiste plaisir se 
        prolonge sur Snob Value avant de se faire ratiboiser la tronche 
        par une rythmique mettant tout le monde à genoux. Le ton est donné 
        et tout ce qui suit ne peut sonner que comme du miel (bien que Divorce 
        nous refasse le coup sur le premier titre de la face B, le saignant Coat 
        your Throat).  
        Jennie Fulk possède une technique de chant bien particulière, 
        entre l'étranglement et la succube infernale qu'elle est, enterrant 
        toutes les Julie Christmas de la terre. Le troisième titre Aids 
        of Space nous remet dans le droit chemin de la normalité, 
        vu et tortionné par le prisme de Divorce il va sans dire mais la 
        mère reconnaît ses petits. La ligne de basse sur Bill 
        Murray est pharamineuse, exploit reproduit sur Stabby (Stabby) 
        Stab, morceau déjà présent sur le split avec 
        Jailhouse 
        Fuck mais magnifié cette fois-ci par le saxophone de James 
        Swinburne pour une dimension free-noise encore plus jouissive. Généralement 
        parlant, tous les rythmes sont dantesques, c'est tapis de bombes sur déflagrations 
        graduelles. Le son de guitare est unique, imitant à la perfection 
        le son de la tronçonneuse sous acide et le chant, on en a déjà 
        parlé mais il est tellement incroyable qu'il nous scotche sans 
        cesse, apportant une touche de malsain confinant au sublime. Derrière 
        son aspect méchamment brutal, éprouvant et lessiveuse de 
        l'enfer, Divorce construit des morceaux ne perdant jamais le fil conducteur 
        nous tenant en vie, n'essayant jamais de nous asphyxier mais au contraire, 
        nous donne une férocité accrue, un troisième poumon. 
        Pour preuve encore, les riffs assassins de Dreg Legs ou le morceau 
        final Never Try Anything New At Least Once A Day, monument de sept 
        minutes, effroyablement puissant, dépravé et ne vomissant 
        jamais un grand n'importe quoi bassement et stérilement bruyant. 
        C'est pulsatoire, efficace, carré dans son chaos.  
        Divorce fait du noise-rock comme personne. C'est même au-delà 
        du noise-rock. Divorce éclate le genre, donne dans le radical, 
        laisse libre cours à sa folie, j'irais cracher sur vos tombes, 
        un esthétisme sauvage et une conscience aigue du pouvoir du rock'n'roll. 
        C'était l'album qu'on attendait de la part de Divorce mais ils 
        ont quand même réussi à étonner. Une merveille. 
      SKX (08/10/2012) 
         
          
         
          
         
          
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