swingkids

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Swing Kids
Situation On Mars - 7''
Three One G 2010

Je n'ai jamais réussi à comprendre comment un groupe à la discographie aussi épaisse qu'un ticket de métro avait pu laisser une empreinte aussi large dans la scène hardcore. Un single en 1994, un split 10'' avec Spanakorzo en 1995, tout ça repris sur un CD sobrement intitulé Discography en 95. Suffisant pour que tout le monde s'en souvienne et y fasse allusion comme une référence importante. A moins que ce soit pour le pedigree conséquent de ces fondateurs qui ont accumulé les projets par la suite. Bread and Circuits, Yaphet Kotto, Sweep The Leg Johnny ou encore Some Girls, Holy Molar, Crimson Curse et surtout The Locust pour le chanteur Justin Pearson. Ou alors pour le label de Pearson, Three One G. A moins que ce soit carrément pour le look de fashion victim de ce toujours Justin Pearson. Ça vous pose son homme de nos jours.
Plus sûrement, Swing Kids, groupe de San Diego, était vu comme le chaînon manquant entre Drive Like Jehu, Fugazi et toute la scène hardcore chaotique, les Orchid, Jeromes Dream et consorts, un hardcore direct, énervé, courtes salves qui n'ignoraient pas l'accroche mélodique, démontrant qu'on peut faire beaucoup en très peu de temps.
Mais en 97, Swing Kids ne swingue plus. Eric Allen, guitariste fondateur de Swing Kids et également de Unbroken, se suicide, même si la vraie raison du split de Swing Kids fut le départ du batteur quelques mois auparavant.
Douze ans plus tard, en 2009, Swing Kids se reforme le temps de deux benefits shows avec Portraits of Past, Threadbare, Festival of Dead Dear pour soutenir la famille de Allen.
L'occasion faisant le larron, Swing Kids en profite pour sortir un single, toujours au profit de la famille de Allen. Situation on Mars, un morceau du split avec Spanakorzo, est réenregistré, réorganisé et livré toujours aussi bouillonnant. L'intérêt de ce single tout vert se situe surtout dans l'inédit Fake Teeth. Swing Kids prouve qu'il n'a rien perdu de sa verve. Les deux guitares en haute voltige, légères et incisives, l'abattage de Pearsons, le sens du rock sous perfusion hardcore, le chaos swinguant qui n'a pas pris une ride. Swing Kids aurait encore de belles choses à dire.

SKX (01/03/2011)