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Retox
Ugly Animals - LP
31G/Ipecac 2011

Alors intox ou Retox ? Sur la foi d'un premier single qui n'avait pas fait mal au bide, le nouveau projet de Justin Pearson et ses trois acolytes n'effrayait que la ménagère de moins de cinquante ans. La routine et que de la routine, de la rébellion de salon. Alors je ne sais pas ce qui s'est passé depuis, si le fait d'avoir fait sauter mes bouchons de cérumen a été bénéfique mais cet album de Retox fait passer un putain d'air vivifiant entre mes deux feuilles de choux. La formule n'a pourtant pas changé. Onze titres, douze minutes, tarif syndical. Mélange de hardcore, de trash, de rythmes épileptiques, succession de riffs tronçonnés, la voix de Pearson vomissant de manière habituelle et continue, quoique un brin de hargne supplémentaire soit venu pimenter son propos. Bref, rien de marquer du sceau de l'originalité. Et pourtant, impossible de s'ennuyer. Certes, la durée météorite aide. Au-delà, c'était le trou noir assuré. Mais dans ces minuscules bouts de territoires laissant peu de place pour s'exprimer, Retox a retrouvé des idées voyant plus loin que leurs nombreux tatouages. Le guitariste Michael Crain flanque riffs juteux sur riffs juteux. L'imbrication avec la rythmique est parfaite et chaque titre percute comme un Magnum 357 à bout portant. Rendre fructueux des morceaux de 49 ou 37 secondes (il y en a quatre comme sous la minute) sans passer pour un numéro de cirque ou une démonstration de force stérile est également un bel exercice de psychopathes sûr de leur expérience nécrophile. L'autre atout par rapport au single, c'est un son qui déflore le dance-floor. Mieux vaut avoir le coffre qui va avec la carapace si tu ne veux pas passer pour un roquet. Tout ça combiné, c'est une seconde jeunesse que retrouvent ces vétérans de la scène de San Diego, capable de faire, dans de vieilles casseroles, de la combustion spontanée suffisamment courte pour ne pas se brûler les ailes.

SKX (16/09/2011)