nonebraska

No Nebraska!
Generalisation - CD
Self-Released 2011

No Nebraska!, no basse, pas de deuxième guitare non plus, no synthé à l'horizon, pas un énième duo pour autant mais une clarinette-basse donnant tout son piment à ce trio. J'avais toujours suivi de loin No Nebraska!, leur album Aloha en 2007 et divers Cdrs qui m'étaient parvenus ne m'ayant jamais emballé plus que ça. Mais là, on va faire le déplacement jusqu'à No Nebraska!
Géographiquement et culturellement, c'est aussi un curieux mélange, à croire qu'ils ne peuvent jamais faire comme tout le monde. Un Français à la batterie, et même mieux que ça, un Breton (Gildas Jossec, avec un nom pareil, il ne pouvait en être autrement), une et un américain(e)s (Jaime McGill pour le cuivre, Chris Natale pour la guitare et le chant bien que tout le monde participe aux vocalises) et Berlin en check-point. De ce croisement hétéroclite, ne pouvait naître qu'une rencontre originale. Il semble que Generalisation soit enfin la symbiose tant attendue.
On va donc commencer par saluer leur originalité dans un monde musical trop formaté (même si on ne crache pas sur ce qui a déjà été fait des milliards de fois, du moment que ça reste bien fait). No Nebraska! possède donc ce coté réjouissant et chaleureux de tous les groupes avec un cuivre, cette évocation de musique de l'Europe de l'Est, ces chants à plusieurs qui donnent envie de danser bras dessus, bras dessous dans un grand esprit de camaraderie virile, cette touche d'étrange qui ouvre les esprits mal embouchés.
No Nebraska!, c'est aussi du punk anguleux, sec et étriqué, cette guitare maigrelette sans édulcorants avec des attaques nerveuses venant taquiner Sweep The Leg Johnny, qui peuvent rapidement se transformer en plans plus jazzy et coulés. La clarinette-basse apporte les sonorités graves, un timbre noble, l'absence de basse de ce fait ne se faisant jamais sentir, contrebalançant parfaitement l'aigue de la guitare et le jeu échauffé de la paire masculine. L'espace est léger, aérien et consistant à la fois. Ca peut bien paraître complexe parfois, abstrait, la minute suivante est mélodique et entraînante.
Ce disque respire, possède l'esprit de fête et de partage, de la profondeur dans le champ, même ces moments bancals deviennent attachants. En plus, ils ont la bonne idée de finir par leur meilleur morceau : Taxis of Beirut, celui qui vous donne envie de repartir aussitôt sur le morceau d'ouverture et surfer sur le vent de dépaysement que procure cet excellent album.

SKX (22/03/2011)