myself
whosbrain


Myself
Haro! - CD
Whosbrain 2011

Myself vient de Strasbourg. Myself est un trio. Myself sort son deuxième album. Et moi-même je suis très impressionné. A tel point qu'on va vite s'occuper de Me, le premier album réalisé en 2007 et totalement passé inaperçu par ici.
Myself aime le bruit. Sous toutes les coutures. Quelle que soit sa forme. Alors qu'importe la provenance du batteur (Pascal Gully) et son pedigree jazz au sein de Zakarya sur Tzadik records, la provenance du guitariste (Nicolas Gully) et de Claude Spenlehauer au sax, on se doute qu'ils fourmillent de plein d'autres projets et de racines sûrement disparates. L'important est qu'une fois ces trois là ensemble, ils explosent tout. Leur envie d'en découdre est palpable et leur envie de s'éclater en jouant aussi. Des rythmiques qui pilonnent, un saxophone tour à tour alerte ou crachant tout ce qu'il peut, des chants expulsant l'air avec force, des structures libérées de toutes contraintes mais incisives, une atmosphère générale free mais l'essence est indubitablement rock. Mis à part un My Pen, martial, plus abstrait que la moyenne et néanmoins palpitant, et le dernier titre (Jazzy Lazzi) dépassant les cinq minutes, tous les morceaux font dans le condensé, dans le percutant, privilégiant la brique dans la fenêtre plutôt que la construction cérébrale étalant le ciment de son savoir. On retrouve la rugosité d'un Alboth!, la joie de vivre d'un Zu et l'insanité d'un 16-17. Autant dire du grand bonheur par paquet de douze.
Myself, un trio riche d'eux-mêmes mais aussi d'invités apportant leur touche de folie. Un chanteur sur deux titres, un accordéoniste (Yves Wyeh) qui en profite pour carrément assurer l'écriture de G Point Of A Bitch et un certain Jean-Sébastien Mazzero pour du analog synth et spring reverb. Vous m'en direz des nouvelles. A vrai dire, on est pas bien certain de tout ce qu'on entend sur Haro! car en plus de leurs instruments de prédilection, Myself triture des loops et de l'electronics, encore plus de synthés frappés avec les coudes et de la basse sur deux titres. Myself ne se contente donc pas de compositions fougueuses, il travaille le son, l'enrichi, confronte les textures, larve les silences d'inquiétantes sonorités sans jamais quitter sa ligne de mire qui est de constamment vous mettre sous pression.
Une vraie bombe et un des disques les plus intéressants de ces derniers mois. Haro sur Myself !

SKX (20/06/2011)