longleggedwoman




Long Legged Woman
Nobody knows This is Nowhere - LP
Pollen Season 2008

Huit Cdrs, une cassette, un single, c'est tout ce que la misérable vie de ce groupe originaire d'Athens avait donné, avant de réussir à sortir ce premier album vinyle au bout de nombreuses années d'errance. Mais c'était pour mieux se quitter. Dans l'indifférence la plus totale, comme le reste. Un au revoir définitif possédant la couleur nauséeuse du DIY, et ce pauvre vinyle en guise d'unique album, photocopie couleur (c'était jour de fête) collée recto-verso sur un carton de récupération. Avant de partir voir à San Francisco si l'herbe était plus verte, Long Legged Woman enregistre et mixe douze titres en 85 minutes. Il ne faut donc pas s'attendre à de la grande production et ça tombe bien, on s'en tape royalement. Les guitares débordent de partout, il y a plus que de la saturation dans l'air mais de l'électricité statique propice à filer des châtaignes. Chaque coup de cymbale envoie une gerbe d'étincelles et le chant traînant arrive, comme par miracle, à se frayer un chemin sans trop de difficultés sous le barrage orageux. La première prise est la bonne et de toute façon, ils n'avaient pas le choix. Noisy rock qui roule ses dissonances autant dans le Freak Scene de Dinosaur Jr que dans le garage de The Intelligence avec une touche psychédélique à force de rajouter des couches et des couches de guitares et de faire tourner des rythmes. Le point d'orgue de cette démonstration est le bien nommé Psych Jam avec plus de sept minutes de ce régime bruyant. Mais n'allez pas croire que ce disque est un repère de babos enfumés. L'approche reste bien punk, esthétisme trash, Psych Jam est même hyper tordu, distordu, sur-saturé, à faire bouffer du transgénique à un alter-mondialiste, et il leur faut rarement plus de deux à trois minutes pour vous cingler une mélodie sauvage et amère. Le seule problème de cet album justement, c'est que toutes ces mélodies ne sont pas mémorables et qu'une poignée de titres auraient pu rester brûler en enfer sur un CDr. Mais à bien considérer l'ensemble, ce disque contient suffisamment de larsen, de feedback pour faire briller les mélodies qui se cachent sous cet amas de bruit et inversement, même les moins passionnantes et on regrette de ne pas s'être intéressé à ce groupe plus tôt, tant le meilleur restait à venir. Ce qui est une phrase complètement crétine car si ça se trouve, le pire était à venir et ils ont bien fait de splitter.

SKX (09/08/2011)