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      paradigms 
       
       
        
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    Great 
      Falls 
      Fontanelle - CD 
      Paradigms 2011  
      L'admirable 
        petit couple Shane Mehling/Demian Johnston, qui a fait notre joie au sein 
        de Playing Enemy, reprend du service. On avait beau avoir suivi leurs 
        pérégrinations post-divorce avec Hemingway 
        ou de solitaires 
        travaux, leurs boucles de bruits et nappes de guitares ne contentaient 
        pas notre bonheur. Les voir à nouveau reprendre le flambeau d'un 
        noise-rock dans la droite lignée de Playing Enemy est comme la 
        rosée d'un frêle matin sur nos bourgeonnantes campagnes, 
        c'est une vision élégiaque, un tendre délice, bref 
        une putain de bonne nouvelle.  
        La torture mentale est une seconde peau pour ces deux tourtereaux. Accompagnés 
        par une boite à rythme obéissante, ils filent un parfait 
        mariage d'amour et de haine. De vrais écorchés vifs. Qu'un 
        rien enflamme. Les années passant, et avec cette boite à 
        rythme crispant encore plus les sentiments, les asséchant, distribuant 
        des claques suivant une programmation aléatoire et originale, la 
        musique de Great Falls prend un chemin encore plus vicieux et possédé. 
        Fontanelle n'est pas un disque qui coule de source. Ça se 
        mérite mais c'est possessif, ça vous absorbe et les cris 
        déchirants de Johnston vous hantent encore bien après la 
        fin des neuf morceaux. La basse et la guitare croisent des destinées 
        remplies de déchirements, de riffs qui éclairent le propos 
        (The Bank Agnostic), d'arpèges inquiétants, de coups 
        de basse monolithiques, pesants, se mélangent sur des rythmes branlants. 
        Et c'est justement quand les compos se font plus épurées 
        que Great Falls fait encore plus froid dans le dos. Quand la cadence se 
        ralentit, que l'on a conscience de l'air entourant cette paire. Un monstrueux 
        Another Starving Excuse où Great Falls n'a pas son pareil 
        pour faire parler ces émotions après vous avoir maintenu 
        la tête sous l'eau, marier les instincts les plus sombres avec les 
        traits de lumière les plus aveuglants. Avec en point d'orgue, All 
        Clean Necks, prodigieux de claustrophobie et de rague suintante. Un 
        Neverwild (présent aussi sur un split CD-r avec Pastor Tonal) 
        pour clôturer l'album, avec Ryan McKenney du groupe Trap Them, pour 
        le chant plus bourru et les paroles et le couple fatidique a encore frappé. 
         
        Ces morceaux datant de 2009 (parus à l'origine sur une cassette 
        puis un CD-r avec la mention démo), Great Falls a semble-t 
        il recruté depuis un batteur et en trio, le plaisir ne pourra être 
        que décuplé. 
      SKX (22/05/2011) 
         
          
         
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