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    Deaf 
      Wish 
      Mercy - CD 
      Radio Records Melbourne 2010  
      Si Deaf Wish 
        semble implorer le pardon avec ce troisième album, c'est sans doute 
        pour mieux anticiper car il n'y aura pas de pitié pour Mercy. 
        L'existence erratique du groupe australien voit la guitariste originelle, 
        Sarah Hardiman, revenir dans le groupe pendant un bref passage de la dame 
        sur son île natale, avant de repartir sur une île un peu plus 
        grise qui lui sert de seconde maison, l'Angleterre. Pete Dickinson fait 
        les frais de l'opération et ainsi Deaf Wish est dans sa formation 
        historique.  
        Comme à l'habitude, Deaf Wish enregistre vite fait sur le gaz. 
        Une seule petite journée pour mettre en boite douze morceaux. Si 
        la recette avait marché pour le premier album, 
        Mercy pâtit de ce manque de temps. On pourrait reprendre 
        à l'identique les phrases de la chronique du premier album - Des 
        ébauches de morceaux, des compos qui semblent ne pas être 
        finies - mais la conclusion est toute autre. Esthétiquement 
        plus proche du premier album, Mercy est pourtant moins raté que 
        le plus féroce Reality 
        & Visions, Deaf Wish arrivant à accoucher de quelques 
        morceaux intéressants. Mais l'ensemble est souffreteux.  
        Urgence en pointillé, la spontanéité accouche de 
        brouillon, la flamme (ou la chance) du début semble en berne. Place 
        à une indie-pop noisy régulièrement sous influence 
        néo-zélandaise (The Beat Of Nothing's Wrong par exemple), 
        de titres plus hargneux et noise mais sans vraiment de passion, d'une 
        belle ligne de basse ronde sur The Line between us, de rythmes 
        binaires, voire Velvetiens, de se traîner sur des compos sans ressort 
        (The Way it is et Song for Aleesha) ou contemplatifs comme 
        l'instrumental final Mercy. C'est encore sur les embryons de morceaux 
        de une minute et des poussières (cinq au total mais en une journée 
        d'enregistrement, fallait pas non plus leur demander de faire du péplum) 
        qu'ils s'en tirent le mieux, avec leurs bouts d'idées dont on n'arrive 
        pas à se lasser en si peu de temps et un souffle digne de leur 
        magnifique single. 
         
        Sans être trop exigeant, on pourrait le trouver agréable 
        cet album. Mais Deaf Wish a eu le tort de mettre la barre très 
        haut dès le début et n'arrive plus à retrouver le 
        niveau depuis. On en espère monts et merveilles à chaque 
        sortie et on n'a que de l'ordinaire. 
        Depuis cet enregistrement, le bassiste, Nick Pratt, a bougé à 
        Perth pour suivre (poursuivre?) sa femme mais on ne va jurer de rien avec 
        Deaf Wish, bien capable qu'ils sont de renaître une nouvelle fois 
        de leurs cendres. Et en espérant qu'ils prendront leur temps pour 
        écrire et peaufiner un nouvel album qui ne soit pas anecdotique 
        car le potentiel n'a pas mystérieusement disparu. 
      D'ailleurs, 
        en cliquant sur les liens sur le coté gauche, vous verrez que Deaf 
        Wish est en tournée en Europe ces mois d'avril et mai et que plusieurs 
        dates sont prévues en France. Deaf Wish a de la ressource, avec 
        une formation sans doute inédite et quelquechose me dit qu'en concert, 
        c'est Deaf Wish qui est sans mercy pour le public. 
      SKX (08/04/2011) 
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