Hier, c'est aujourd'hui. Quinze ans que Big'n n'était plus retourné en studio et les revoilà, fringants jeunes hommes, comme si rien ne s'était passé, qu'aucune eau n'avait coulé sous les ponts. Big'n débarque en Europe pour la première fois de leur carrière. Ils emmènent dans leurs valises un nouveau disque quatre titres, même si on sait bien que ce disque est fait par ici, par un Français immigré en Italie qu'on ne remerciera jamais assez pour avoir ranimé cette vieille cellule de noise-rock prodigieusement classique et affreusement toujours d'actualité. Big'n reprend les choses là où ils les avaient laissées. Pire, ils font encore mieux ! Mais là, c'est l'enthousiasme du jeune poulain qui parle et piaffe d'impatience avant cette fin d'avril et leurs trois dates françaises (Rennes, Paris, Lyon).
Malgré toutes ces années, ces mariages, ces gosses, ces cuites, ces rides qui poussent comme le gras du bide pendant que les cheveux tombent (pour le glamour, vous repasserez), Big'n est incroyablement aussi fort et vigoureux qu'avant. Spare the horses n'est pas une réunion d'anciens venus taper la belotte en s'enfilant quelques bières chaudes pour fêtes les retrouvailles. Ce sont quatre putain de titres, précis, hargneux, fiévreux. Les rythmiques sont servies serrées, les riffs de guitare chauds comme la braise et le chant de Will Akins semble encore plus féroce, le poids des ans donnant à ces cordes vocales un insoupçonné grain de jouvence saupoudré d'une animalité trop longtemps retenue. Sale temps pour les jeunes. Assholes & Elbows, Long Piget, Seaworthy et sa construction tout en montée d'adrénaline, et mon petit préféré où tout est dit dans le titre, Like A Killer. Big'n revient la bave aux lèvres car ils ne font pas que réciter les gammes, ils insufflent ce petit grain de folie qui fait toute la différence. Et Big'n est toujours dans le peloton de tête.

SKX (01/04/2011)