When Chimps Attack
s/t - CD
Tenzenmen 2009

Quand les chimpanzés attaquent, ça vous laisse le cul pelé comme un babouin. L'Australie est plus réputée pour ces kangourous que pour ces primates mais l'ennemi vient de partout. Et en ce moment, il vient souvent de ce bout du monde qui n'arrête plus de nous envoyer des groupes noise-rock par paquet de douze. Et on ne va pas s'en plaindre. Le zoo de Sydney vient donc de lâcher trois singes pas avares en grimace, en grincements de dents et sauts périlleux sans filet. La production est sèche de chez sèche, pour ne pas dire rachitique, manquant cruellement d'ampleur mais c'est pour mieux te défriser les tympans. Cris d'orang-outan, un peu faiblard de ce coté là, mais comme l'album est majoritairement instrumental, ça ne dérange pas trop. Clin d'oeil à Big'N (ou New Brutalism, je ne sais plus) sur Whippet, au début, à la fin et un peu au milieu aussi sur le riff estampillé AC/DC exporté à Chicago bien qu'Oxes reste la référence la plus aisée à citer. C'est eux qui le disent. Ligne de basse Dazzling Killmen sur Michigan. Quelques pistes lancées au hasard le plus complet pour vous mettre l'eau à la bouche. Saisir le nerf de la guerre. Et avec When Chimps Attack, leur débilité latente et le second degré suintant, on a là une version punk et sauvage, au cordeau et forcenée. Le sens du riff ne s'attarde jamais sur la technicité et si les compositions ne vous sautent pas à la tronche de prime abord, trop brouillonnes et manquant d'impact, elles se révèlent sur la longueur, remplies de germes de qualité qui ne sont pas des cacahuètes balancées en l'air juste pour voir. Du bien bel ouvrage.
Mais ce n'est pas terminé. Le chimpanzé australien est joueur. Une fois l'album normal achevé, le groupe en rajoute une couche avec huit titres live (dont le dernier sans nom et n'apparaissant pas dans la list tracks). Comme le son de ces enregistrements ferait passer celui des onze titres studio précédents pour un péplum grand luxe, on ne va pas s'attarder outre mesure. Intérêt limité et partagé entre des morceaux entendus plus haut et des inédits sans grand relief, de la part d'un groupe qui passe pourtant pour être des bêtes de scène, catégorie gorille. Et gare à lui à l'avenir.

SKX (10/08/2010)