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       Welldone 
        Dumboyz 
        s/t - CD 
        Fragment records 2009   
      Ils viennent 
        de Belfort (ou de ses environs), ils sont jeunes, ils sont forts, ils 
        sont beaux et un peu débiles mais heureusement pour nous ils ne 
        sont que trois. Après avoir lâché dans la nature quelques 
        CDr ou cassette complètement autoproduits et dont Perte & Fracas 
        s'était bien évidemment fait l'écho, 
        les Welldone Dumboyz se sont lancés à corps perdu dans l'incroyable 
        aventure d'un premier album. Pour cela ils ont choisi le label Fragments 
        records, une petite maison friande en absurdités auditives extrêmes 
        et autre anomalies bruitistes mais également spécialisée 
        dans les emballages faits à la main et avec du cur à 
        l'ouvrage - l'artisanat, la plus grande entreprise de France. C'est amusant 
        parce que cela confèrerait presque un côté arty aux 
        Welldone Dumboyz, impression fugace qui, je vous rassure tout de suite, 
        s'efface dès les premières secondes du titre d'ouverture, 
        l'imposant We Kill Your Local Heroes.  
        Il a aussi déjà été écrit quelque part 
        que le trio développe un talent certain pour la stupidité 
        : pour réussir à faire ainsi les cons il faut avoir un sacré 
        don naturel ou bien savoir choisir les bonnes drogues au bon moment (sur 
        ce point précis je n'ai pas d'opinion) et les Welldone Dumboyz, 
        loin de renier leurs tics ataviques, ont considérablement amélioré 
        leur recette sur ce premier album sans titre - cette absence de titre, 
        au passage, c'est son plus grave défaut à ce disque : où 
        sont donc passées les références/insultes au genre 
        hippie ? Un album qui allie sans peine sérieux dans l'exécution 
        musicale (réussir à slaper une basse sans passer pour le 
        blaireau permanenté de service est un exploit qui n'est pas donné 
        à tout le monde), travail fouillé sur les compositions (ne 
        vous attendez pas à du couplet/refrain/etc, les Welldone Dumboyz 
        sont plutôt adeptes des structures à tiroirs et à 
        rebondissements) et humour invraisemblable, en particulier au niveau du 
        traitement des voix - I Am The Cachalot laisse toujours autant 
        perplexe, même après maintes écoutes, et la possibilité 
        que ce titre soit également un hommage à peine déguisé 
        aux Beatles et aux délires carrollien de John Lennon est bien entendu 
        complètement hors sujet. Non, il y a ici de la fantaisie débridée 
        voire absurde, du rentre dedans, de la performance (tant pis pour leur 
        légendaire modestie de losers indécrottables mais, répétons-le, 
        ces trois là assurent) et ce qu'il faut de décalage pour 
        que l'on ne passe pas sans prévenir dans la catégorie gros 
        gag forcé - écueil pourtant frôlé maintes fois 
        mais toujours évité - ni la démonstration pas drôle 
        en pitrerie niveau bac + 5. Le punk noise, psyché et légèrement 
        grungy des Welldone Dumboyz est vivifiant (Peepwall), fantasmagorique 
        (The Hole), plein de trouvailles (le saxophone qui s'invite sur 
        Kill Your Local Heroes et le final tout en percussions sur le même 
        titre), pervers (Bloody Green), débridé et messianique 
        (Colossus Blue Goliath), bourré de saturation et de fuzz 
        tout comme on aime. Pour couronner le tout, rien de tel qu'un peu d'autocélébration, 
        surtout lorsque celle-ci sent la bouse séchée et la gnôle 
        mal digérée (Thank You). Dommage que ce disque soit 
        uniquement disponible à 100 exemplaires - certes numérotés 
        et accompagnés d'une cassette live pour celles et ceux qui auront 
        eu la bonne idée de précommander la chose - parce que, de 
        toute évidence les gars, ce n'est pas comme ça que vous 
        réussirez dans la vie. Pourtant, c'est tout ce que je vous souhaite. 
        Ce disque est encore disponible auprès du label, qu'on se le dise. 
      Haz (20/06/2010) 
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