unlogistic
crippledoldfarts
rejuvenation
fallingdown



Unlogistic/Crippled Old Farts
Split CD
Rejuvenation/Emergence/Falling Down/Positively Negative/Weewee/Small Budget 2010

Bon alors... Une musique de vieux, faite par des vieux, sur un zine de vieux, ça se tient. Et par des parigots, ben voyons, allons-y gaiement ! Le punk-hardcore, la version old-school comme on dit dans les milieux autorisés, ça date quand même, 30 ans déjà. Si on leur avait dit aux Adolescents (sic), Germs, Minor Threat, toute la bande de furieux qui ont initié le mouvement hardcore dans la joie, la bonne humeur et quelques gnons entre et pendant deux descentes de flics à des concerts organisés dans des lieux pourris, que leurs accords basiques torchés à l'arrache continueraient à en secouer plus d'un, autant de rides plus tard, il y aurait eu quelques sourires narquois. Une bonne poilade générale. Et pourtant... Sauf qu'à cette époque, tout était neuf, tout était à inventer, il ne s'agissait pas de copier le voisin. Et là, bin... rien à bouger. L'esprit... lettre morte. Années vénérées dont la moelle épinière est rongée. Le discours central bafoué. Il ne s'agit plus désormais que de singer la musique des ancetres en ignorant totalement que ce punk-hardcore là, l'essence, c'était justement l'originalité. Enfin tout ça, ce sont de belles phrases, je m'en tape en fait. Ils sont légions à faire pareil. Dans n'importe quel style. Tant que le frisson demeure hein…
Crippled Old Farts, avec des anciens Customers, Steph de Rad Party et Greg, le boss de Rejuvenation, à la batterie sont restés bloqués sur le tout début des années 80. Sur ce bon vieux hardcore qu'on traite de old school désormais. Alors bien sûr, la technique est meilleure, l'enregistrement ne sonne pas vieux, j'avoue même bien aimé le son de basse et la balance entre tous les intruments qui donne un bon grain épais. Pour le reste, j'ai toujours été plus Birthday Party que Angry Samoans, rythmes chaotiques que binaires, guitares en dérapage que trois accords réglementaires et leurs dix titres ne me font passer aucun frisson.
La version de Unlogistic est déjà plus perspicace. On sent toujours bien la notion de old school mais aussi les libertés dans les entournures. Un coté foutoir et je m'en foutisme avec des mélodies accentuées qui m'ont toujours fait pensé à Hüsker Dü, groupe que, à ma plus grande surprise, j'ai toujours adoré, contredisant tout ce qui vient d'être dit dans le paragraphe précédent ! Mais dans leurs huit titres, ya pas que ça. Plus de sauvagerie, plus de n'importe quoi, plus marrant, plus de morceaux surprenant (Scheiflewitz) et pas franchement old school pour le coup malgré les samples boches. C'est joué à fond et avec les tripes, comme d'habitude avec les Unlogistic. Ca ne me fait pas particulièrement passé un frisson énorme mais ça donne envie de boire de la bière.
Un split qui a essoré six labels, avec une pochette élaborée par Steph Rad Party dont les dessins ont du tranchant et de la vie, même si c'est sur un bout d'insert avec un CD totallement vierge (bonjour les yeux pour repérer de quel coté l'insérer) que je tripote entre mes doigts de bonnes sœurs en retraite et non le vinyl qui doit avoir autrement de la gueule. Merci quand même.

SKX (14/10/2010)