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Drums
Are For Parades
Sacrificial
Artificial Darkness In The Temple Of The Damned - 10''
Skeleton Ears 2009
Master - CD
Skeleton Ears 2010
C'est l'histoire
d'un disque belge. Pour des raisons inexpliquées, ça fait
plus d'un an qu'il attend au chaud. Comme son petit frère vient
de débarquer, on en profite pour le ressortir et tout refourguer
en force. Ou comment encenser un groupe pour mieux le casser ensuite.
Drôle d'histoire. Tout commence par un titre à rallonge dans
le format roi, le format 10'' avec lettrage doré et grand luxe
à l'intérieur. Sacrificial Artificial Darkness in The
Temple of The Damned, c'est une longue supplique qui a le mérite
d'abroger vos souffrances en allant droit au but. Le chemin de croix est
parsemé d'embûches. C'est surtout l'histoire d'un groupe
qui n'a pas choisi son bord. On ne va pas s'en plaindre. Pas assez hardcore
pour les puristes, pas assez de double pédales pour les métalleux,
trop limpide pour les noiseux, pas assez chevelus pour les trashers. Bref,
douteux pour tout le monde mais c'est pour ça qu'on l'aime ce premier
disque du trio de Gand. Comme un croisement entre les quarantièmes
rugissants d'un Part Chimp (voir carrément leur ancêtre Loveblobs)
et le rock épais et âpre d'un Black Cobra. Avec un détour
par l'esprit belliqueux de leurs compatriotes de Vandal
X. Une belle brochette de poètes. Les rythmes filent, le son
craque, le chant écorche, ça envoie sévère
comme dit le péquin moyen mais ça garde quelquechose d'abordable
en son sein, un arrière goût de civilisation dans un plat
pays qui se divise de partout.
C'est donc sur cette lancée de six titres juteux qu'on aborde le
terrain conquis d'avance du premier album. Et là, c'est le coup
du lapin. Premier constat (amer). Comme tant de groupes que l'on va sommairement
regrouper sous l'étiquette hardcore/metal, Drums Are For Parades
a cédé aux mirages du synthé et de ces vagues écoeurantes
tapissant le fond sonore, quand c'est pas le devant de la scène
qu'il occupe, à l'instar du morceau The Beast qui peut carrément
pousser à des envies de meurtres en masse de belges. Flamands et
Wallons compris. Y a-t-il un groupe qui ne soit pas mouton de Panurge
dans la salle ? Et on continue avec le traitement sonore. Alors que le
10'' était directement tiré des entrailles de la bête,
extrait de la fournaise et servi tel quel, Master (dont je ne serais
jamais le servant) est passé chez le coiffeur, la guitare a une
allure peroxydée. Ça sonne faux, artificiel, gonflé
à l'hélium. Même le grain de haine au fond de la gorge
s'est tu. Au premier abord, ça pourrait passer pour la même
ivresse mais quelquechose de définitivement altéré
s'est insinué. La saleté a été gentiment invitée
à aller voir sous le tapis pendant qu'ils ont essayé d'élargir
leur spectre musical. On se retrouve avec une sensation identique au 10'',
celle d'un groupe à la frontière de plusieurs styles mais
cette fois ci, l'effet est celui du boomerang et ça leur revient
méchamment dans la tronche. La seule réussite, c'est
Opium Den Idiot Check, instrumental où ils ont eu la bonne
idée d'inviter un saxophoniste pour une coloration noise donnant
un peu de piment et de profondeur à un disque tout ce qu'il ya
de plus glissant derrière son faux air de brute épaisse.
Et encore, je vous fais grâce de passages frôlant le putassier
avec toujours ce maudit synthé théâtral et ces violons
en touche ultime qui n'émouvront personne. Ils ont chopé
la myxomatose et on ne peut plus rien pour eux.
SKX (17/12/2010)
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