Zarboth
s/t - CD
Head/Discorporate 2009

Drôles de gonzes sur un drôle de vélo avec bariolages potaches. Quand vous retournez la pochette, autre duo décalé, les deux vrais Zarboth cette fois-ci déguisés en dandy d'un autre siècle avec des tronches de mineurs de fond. Va falloir s'attendre à tout et effectivement, on a de tout mais surtout, mon toutou, de la joie de vivre, des trucs qui éclatent dans tous les sens et pas de prise de tête malgré des structures alambiquées. Zarboth, duo parisien maniant la batterie et la guitare à sept cordes avec autant de mains. Breaks multiples, inspiration jazz, groove qui ne laisse pas insensible les membres inférieurs (on ne parle pas de toi mais de ton corps), riff metal sur les bords, humour insidieux cohabitant avec atmosphère grave, frappe tour à tour fine ou foncière, passages noise et convaincant (Realize), chant à deux prenant parfois des accents lyriques à glacer la libido ou mélodique ou plus généralement qui laisse de marbre, le tout joué rugueux et avec l'énergie et le son d'un live. No limit et liberté totale, ça semble couler de source et si No Means No ou les Belly Button s'impose comme repères, c'est par manque d'imagination et que dans ce registre, j'ai loin d'avoir la science infuse. Plus proche de nous, on pourrait également penser à la folie douce d'un Singe Blanc mais c'est le punk-rock qu'ils ont chevillé au corps. Car dans le délire et la débauche, point trop ils n'en font et c'est ce qui les sauve. On en connaît des groupes qui se perdent pour moins que ça. Ils ont la bonne idée de privilégier les ambiances, laisser couler des émotions dans le béton armé de leurs compositions ou plus prosaïquement, laisser respirer l'auditeur et asséner le coup de matraque qu'à bon escient. Tout ne me touche pas mais quand ça joue dur et direct, on ne fait pas le malin et on se laisse embarquer sans problème par ce premier enregistrement amenant un nouveau nom prometteur sous les projecteurs.

SKX (28/04/2009)