Stuntman/Chère Catastrophe
split 10''
Prototype/Désormais 2009

Bon, va bien falloir se le taper ce CDr pourri. Dingue comment on peut être conditionné par l'objet (qui à la base est un 10'', le meilleur format au monde, c'est pas de bol). Dès le départ, vous partez avec un a priori négatif. Surtout quand la première note que vous entendez est un énorme beuglement d'un type qui vomit son petit déjeuner et les bières de la veille. Mais on des professionnels ou on ne l'est pas, payé à la chronique alors on pousse la chansonnette un peu plus loin. Ce cri accueillant nous vient de Stuntman, un groupe de Sète qui joue à quatre. Leur créneau, c'est le hardcore lourdingue et nauséeux rempli de breaks à la Deadguy ou Botch et dans le genre, ça ne rigole pas. C'est pas fin pour un sou et dans le genre, toujours le genre, c'est plutôt mal dégrossi et bourrin. Mais bon ça pourrait encore passer. La race bovine, on aime bien. Par contre, ce qui ne passe pas et est complètement rédhibitoire, c'est cette voix, ce veulement viril confinant au grotesque quand il descend dans les graves, à la manière des chants gutturaux dans le death-metal. Trois morceaux qui vont vite fait passer à la trappe.

Le problème du chant chez Chère Catastrophe ne se pose pas puisque c'est du tout instrumental. Un groupe de Rennes dont j'entends le nom pour la première fois. Il faudrait que je sorte de mon trou de temps à autre. Là encore, ça ne taille pas dans la finesse mais leur hardcore tend plus vers Keelhaul et Knut avec la bonne idée d'enchaîner les plans dépassant rarement les deux minutes. Les six morceaux filent donc grand train. Une charge en avant aussi lourde que rapide, sans complications inutiles, les rythmiques tournent impeccablement, le riff est précis et juste, ça passe sans sourciller avec une bonne dose de fun pour que le parpaing soit plus léger. C'est certes cousu de fil blanc, ça ne dépoussière pas le style (un cousin du genre) mais pour une première sortie, ça le mérite de placer Chere Catastrophe sur de bons rails. Voilà, on va pouvoir remettre tout ça dans son sublime plastique et laisser la nature faire son oeuvre de putréfaction.

SKX (04/12/2009)