The Rubiks
Universal Satisfaction - LP
S.K. records 2009

Il ne faut pas croire ce qu'il y a d'écrit juste au dessus : ce premier album des Rubiks est l'exemple typique d'une production réalisée par un nombre indécent de labels (permettant ainsi division des coûts, diminution des risques, augmentation de l'efficacité marketing et amélioration consubstantielle de la distribution -vive le capitalisme). Ainsi ils ne sont pas moins de quatre à avoir voulu miser sur Universal Satisfaction (un titre qui fait très Ron Rubbard/Milton Friedman inside) et donc nous n'allons pas manquer de les énumérer tous, par ordre alphabétique pour ne froisser personne : Boom Boom rekordz, Rock'n'roll Masturbation records, Rejuvenation records et S.K. records. Voilà maintenant c'est fait.
On va enfin pouvoir se lancer sereinement dans l'écoute de ce disque. Cela n'aura échappé à personne -grâce à l'efficacité marketing évoquée un peu plus haut- mais The Rubiks est un all star band lyonnais existant depuis une bonne grosse poignée d'années maintenant et comprenant des membres de Ned, Chewbacca, Kabu Ki Buddah, Duracell, Chapel 59, Miss Goulash, oui ils ne sont que trois là dedans mais il y a des cumulards. Un groupe qui ne date donc pas d'hier mais un groupe de sacrés branleurs quand même si on prend en compte le fait que Universal Satisfaction est leur premier enregistrement sérieux et qu'en plus il s'agit d'un enregistrement datant déjà de l'hiver 2007 et effectué aux studios Supadope Factory (avec un super son à la clef…).
Enregistrement sérieux ? Il faut le dire vite car avec ce disque l'auditeur n'est pas au bout de ses surprises, loin de là. Déjà la première face ne contient qu'un seul titre, Manhattan, durant pas moins de 22 minutes (oui, vingt deux) et il faut avoir un sacré sens de l'humour bien débile et tordu pour oser s'aventurer sur un tel terrain, à une époque où le prog le plus abscond refait surface et où la branlette sonique se joue avec dix doigts. Seulement voilà, Manhattan n'est pas un morceau progressif. Disons plutôt qu'il s'agit d'un morceau régressif, conviant en un petit tour de monde musical toutes les envies, tous les délires, toutes les influences de nos trois musiciens. Stoner bubblegum y côtoie funk de guitar hero, pop sucré y flirt avec noise punk et le mauvais goût assumé est la règle. Jusque dans la présence de soli et pour être franc il y en a même un exécuté à la basse. Le chant n'apparaît qu'à la toute fin et pose cette question à laquelle le bon sens ne devrait qu'apporter une réponse affirmative : Do you like the smell of succes ? C'est ce qu'on va voir.
La deuxième face d'Universal Satisfaction c'est presque la même chose sauf que cette fois on a droit à six morceaux : l'hommage à l'album At War With Satan de Venom (configuré exactement de la même façon) est on ne peut plus évident -sans blague vous n'aviez pas remarqué ? Premier titre de cette face, Universal Satisfaction est le morceau pop punk du disque, drivé par une basse mélodique et affublée de l'inévitable solo de guitare. Colombine Sons Of Satans démarre au quart de tour, ambiance aloha twist tandis que File Under The Sun saute du grunge trisomique au baloche maidenien avant de se revautrer dans le grind rural. Ugly Duck se contente tout simplement d'être le meilleur titre d'Universal Satisfaction avec son riff supersonique et à nouveau un solo à se rouler par terre et dans la boue.
Pas la peine d'en rajouter, ce disque n'est pas fait pour les pisse-froid, les chie-maigre et les éjaculateurs précoces (quoique). Adepte du respect des traditions ancestrales, de l'ordre, de la bienséance et de Questions Pour Un Champion passe ton chemin, tu ne trouveras jamais la réponse à celle posée par The Rubiks.

Haz (14/04/2009)