RSO
Row - LP+CD
Parkway Steel 2008

RSO. Trois lettres. Trois types. Ou quatre, ça dépend. Synonyme d'un rock flingué par les deux bouts, une course à la vie, à la mort. Le rock primaire et sans artifice, envisagé sous l'angle Pissed Jeans / Clockcleaner, optique prends ça ou barres toi de mon chemin. Ca sent le bad trip. Après deux titres d'entrée malfamés, une guitare partie en vrille très rapidement et ces chants qui se croisent et possédés sur Wonder why, RSO confirme ses mauvaises intentions avec Sell Yourself et six minutes où une trompette de la mort vous cueille dès la première note. Comme pour dire qu'on n'ira pas là où vous nous attendiez et on vous emmerde. C'est tout lent, vibrations de basse, descente de trip puis la lourdeur pénétrante et la souplesse d'un tracteur lancé à pleine vitesse. La tête est dans l'ornière et ils passent dessus allégrement. Et des titres qui dépassent les trois minutes punk réglementaire, il y en a trois autres au compteur. Les deux fois neuf minutes de Drag et You Too et les six minutes de Great. Répétitif, lancinant, éreintant, soubresaut et trompette qui respire encore. Il y a du Flipper là-dessous, même esprit retors, le truc mal dégrossi et je m'en foutiste. On ne sait fichtrement pas où ils vont nous emmener mais ça sent la fin en queue de poisson. Celle de Flipper bien évidement. Capable d'en faire des versions de trois quart d'heure en concert, juste pour faire chier et voir se vider une salle sur les nerfs. Dans ce rock'n'roll rugueux capable de péter un câble à chaque riff, on aurait pu citer aussi Killdozer ou Mama Tick, toute cette frange du rock US qui pue du bec et font fi des conventions, l'école Amrep et ces pieds-plats, malmenant le rock à grands coups de guitares vénéneuses, cherchant la cogne et niquer les tympans. Un Breakdown plus tard qui permet enfin de mettre ce putain de nom auquel RSO me fait penser depuis le début, ces bâtards de néo-zélandais de S.P.U.D. (pour la délicatesse de la rythmique sans doute mais pas les passages on fait tous n'importe quoi pendant vingt secondes, petit jeu auquel ils aiment bien s'adonner) et un It au rire sardonique, vous vous retrouvez avec un vinyl plus que recommandable avec l'intérieur le CD et deux titres en plus dessus pour la punition.

SKX (20/10/2009)