HKY
self titled - LP
Music Fear Satan 2009

Wow. Je ne sais pas à quoi peut ressembler un concert de ce groupe -apparemment tout jeune bien que composé de vieux briscards- et je ne le saurai très certainement jamais (encore des parisiens qui ne sortent que rarement de leur trou alors que je ne sors jamais du mien) mais je suis bien obligé d'admettre qu'avec ce premier album HKY va se faire beaucoup d'amis et pas que sur myspace, du moins c'est tout le mal que je leur souhaite. A condition d'aimer le lent et le lourd, le massif et les machins post Neurosis. Oui, encore un. Il va bien falloir s'y faire et surtout, maintenant que l'avalanche s'est muée en un flot continu et régulier -pas une quinzaine sans que n'apparaisse un postulant au poste de nouvelle sensation métallo sentimentale- apprendre à séparer le grain de l'ivraie est devenu plus facile quoique lassant. HKY fait incontestablement partie du dessus du panier, un cador de première catégorie avec ce sens rythmique n'oubliant pas ce que ce signifie le mot énergie et des guitares d'un gras assourdissant. Le coup de la tronçonneuse en mode sourdine et au ralenti qui reprend un coup de jus juste quand il ne le faut pas -allez hop, une tête (un bras, une bite, etc…) en moins : tu souffres mais de quoi te plains-tu puisque tu aimes ça ?
Ah oui, j'en vois dans la salle qui ricanent, avec leurs bonnets d'âne et leurs t-shirts Jesus Lizard, prétextant que dans HKY il n'y a certainement rien de neuf et surtout pas le chant hurlé, les arpèges, les titres à rallonge, les intro space trucking (à cause d'un bidouilleur de synthés et autres) ou les intentions malsaines. Tout cela est bien vrai, tout aussi vrai que dans le genre on a déjà Overmars qui s'y colle très bien, mais tout est une question d'agencement, de pertinence et de ressenti. Dans le cas d'HKY cela fonctionne très bien, peut être grâce à cette guitare qui n'hésite pas trop à partir dans la dissonance. Peut être aussi grâce au son fouillis et grésillant -le groupe n'en serait pas totalement satisfait : dans ce cas il a tort !- qui évite le polissage et donc l'uniformité. Ici pas de chic et pas de plastique.
Pour finir, parlons esthétique et configuration : cette deuxième réalisation du label Music Fear Satan est emballée dans une belle pochette gatefold avec des découpes plaisantes et un artwork mystérieux, entre gris clair et gris foncé. Un minimum d'informations est imprimé sur la pochette -le mystère c'est mieux- et le vinyle est transparent. Un bel objet.

Haz (29/05/2009)