ddd
ep - 10''
Hansard 2008

Nouveau duo anglais guitare-guitare-chant qui, avec l'aide de Darryl Woollaston leur boite à rythme, sort son premier EP 3 titres après deux singles deux titres. C'est précis, net et sans bavure comme l'est leur musique. ddd ne laisse pas de place au hasard. Le titre le plus marquant commence la face. Drown, une ligne de guitare obsédante de simplicité ne bougeant pas d'un iota pendant que les autres six cordes font valoir tout leur tranchant dans des interventions robotiques et que d'étranges bruits non identifiés viennent polluer la belle mécanique avant de se transformer sur la fin en touches mélodiques ressemblant à un piano. On pense autant au Chinatown des Bästard qu'à la froide précision d'un Wire et les répétitions de The Fall. Et on ne citera pas Big Black. Ce n'est pas parce qu'un groupe utilise une boite à rythme et un son de guitare aiguisé que ça ressemble au gros noir. Trop facile. Et parce que dans la voix, il y a ce coté anglais repérable entre mille, ce coté froid, distant et ce souci de la mélodie plutôt que le sarcasme craché à la gueule. Morceau suivant, Concentration est plus noisy et bien que ddd n'ait sûrement jamais entendu parlé de ces vieux confrères, j'ai l'impression que Mazey Fade vient d'être déterré ! Dernier titre, Spiral n'est pas un morceau en boucles. Ca n'a pas la classe de Drown. La voix légèrement crasseuse ne cache pas leurs mèches d'Anglais mais la paire s'y connaît suffisamment en accroches et en saturations en tous genres pour ne pas rendre ça trop poli et achever un EP prometteur. Pas la peine de retourner la face. C'est le désert l'autre coté. Complètement lisse. Pas l'ombre du début d'un sillon ou d'un dessin. Pochette imprimée main et à la maison par Hannah Sharpe, avec le noir du recto bavant sur le verso. Un disque limité à 300 copies dont vous n'aurez jamais l'exemplaire n°30.

SKX (02/03/2009)