Warehouse
Escape Plan Foiled - CD
Darenne 2008

Sur la pochette signée par la dessinatrice bordelaise Tanxxx, on peut lire en sous-titre de Escape Plan Foiled : Once upon a time, i dreamed of being somebody. On peut interpréter ça comme on veut mais après l'écoute de cet album, on se dit que c'est bien ça le problème. Warehouse possède une culture musicale certaine, leurs influences sont éloquentes mais ils n'y arriveront pas, ils peuvent toujours rêver d'être quelqu'un, ils ne seront jamais personne à part l'ombre de leurs maîtres. L'ombre de leur chien comme disait le grand Jacquot. Terrible aveu d'impuissance. Anciennement baptisé Warehouse Project 99 (avec un ou deux disques qui doivent traîner dans une pile par là et qui ne m'avaient déjà pas bouleversé à l'époque), Warehouse, trio moitié anglais, moitié français(e) installé à Paris s'offre les services de Lionel Darenne (un disciple de Albini avec qui il a fait ses gammes) pour son propre label Darenne records (super ego trip ?) et sort son troisième album qui à coup sûr doit frapper un grand coup. C'est surtout d'ennui qu'il nous frappe. Avec une production donnant dans le consensus mou (Albini se retournerait dans sa tombe si seulement il était mort !), bien propre et léchée, Warehouse enfile des compos me laissant inerte comme le beau brun allongé sur la couvrante. J'avais souvenir d'un groupe autrement plus rock et rageur. Ils reviennent en formule indie-pop-rock sagement exécutée. Les morceaux ne sont pas mauvais en eux-mêmes mais ils sont joués sans passion, sans hargne, sans folie et avec cette production manquant de relief, voir limite racoleuse par moment (gros son de guitare ridicule, voix en avant, tout ce que j'adore), ils vous glissent dessus. Warehouse tente pourtant de briser la monotonie avec un banjo, un piano, quelques trouvailles qui au final sonnent plus comme des gimmicks faciles mais tout ça est décidément bien trop poli. Sans oublier que quelques titres sont vraiment mauvais (Catchee monkee, Take me black hole pour ne citer qu'eux). Ouais bon ok, ça commence à faire beaucoup. La bassiste est depuis partie (un éclair de lucidité soudain ?) et le duo d'origine (David Alderman et Hervé Marché) a recruté deux nouvelles têtes pour espérons, un nouveau départ, car ce disque sans âme est à oublier bien vite.

SKX (22/03/2008)