The Swarm
Red Paint On The Odessa Steps - CD
Fight Me 2005

Ne croyez pas que c'est par snobisme qu'on vous narre les aventures d'un groupe qui n'existe plus depuis février 2007, dont personne de toute façon n'avait entendu parler de son vivant avec un album datant d'octobre 2005 dont tout le monde s'en tape et introuvable par ailleurs. Mais il ya des choses qu'on ne peut ignorer. Excepté à Notthingham, leur ville d'origine, dans un entrefilet du NME et les caves pourries des clubs anglais, The Swarm est ce nom de groupe qu'on oublie aussitôt après l'avoir prononcé. Mais je n'aurais pas aimé me trouver dans la même cave qu'eux. Ou plutôt si, pour me prendre une branlée punitive exemplaire, un déluge de feu dont la pochette stalinienne représente à merveille ce qui va vous tomber dessus quand vous ouvrez le boîtier de ce qui représentera à jamais le seul et unique album de leur courte carrière (à noter tout de même un split 12'' avec trois autres groupes). Mais quel album ! C'est du lourd, du très lourd qui vous attend. Du vicieux, du malsain, du tordu. Un disque noise-rock ultime avec des rythmes dans tous les sens, une basse imitant le bruit des bombardiers, hautement distordue et graveleuse, des guitares alertant de l'arrivée de ces bombardiers, stridentes, multipliant les effets, tour à tour tranchantes et vomissantes, un chanteur pas avare d'efforts pour courir sous les bombes et pour couronner le tout, un type qui croyait bon d'ajouter des sons électroniques pour masquer l'arrivée des bombardiers en troublant les fréquences. C'est sûr, The Swarm avait peur du silence. Alors oui à la première écoute, c'est tout le monde aux abris. Mais les structures du labyrinthe se mettent rapidement en place. Un chaos superbement organisé dont les méandres laissent place à de glorieuses ouvertures. Les cinq anglais savent varier les attaques, les angles de tirs, ménager de brefs accalmies pour mieux déverser leur flot de haine. Un sens du riff hystérique mais efficace les renvoyant à la débauche d'énergie d'un Racebannon. The Last Friend Alive et ses dix minutes sont là pour témoigner d'un self-control total, d'une inventivité féconde sous leur folie apparente. The Swarm évite le bombardement aveugle et si plus rien ne repousse après leur passage, c'est avec la classe des grands malades. Un disque de bravoure qui a donné envie au chanteur, au bassiste et à Mr Electro de continuer les débats sous le nom de Wander Phantom. J'ai connu une polonaise qui écoutait ça au petit déjeuner mais faut bien avouer, c'est plutôt un disque d'homme.

SKX (07/01/2008)