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The
Fantômas Melvins Big Band
Live In London 1st May 2006 - DVD
Ipecac recordings 2008
Un DVD ?
Et pourquoi pas ? C'est qu'avec la saison froide qui approche à
grands pas le gros pépère qui sommeille toujours en moi
va bientôt finir par se réveiller de sa torpeur estivale
: à nouveau des week-ends passés à rien foutre, coincé
devant tel écran ou tel autre, occupé à cultiver
une nouvelle couche de gras abdominal ou -ce qui n'est pas incompatible-
s'adonner à la trinité des trois B, boire/bouffer/baiser,
le programme parfait pour qui prétend vivre heureux en attendant
l'imminente fin du monde contemporain. J'ai peur.
Ipecac se charge parfaitement d'occuper le terrain de notre oisiveté
post moderne en publiant un DVD retranscrivant un concert du Fantômas
Melvins Big Band enregistré à Londres le 1er avril 2006,
soit la réunion sur une même scène de deux groupes
aux styles antinomiques mais partageant quelques membres en commun, à
savoir le bassiste Trevor Dunn (à l'époque) et bien sûr
King Buzzo. On rajoute le guitariste/bidouilleur David Scott Stone -on
me souffle dans mon oreille droite que ce binoclard dégingandé,
en plus d'avoir assuré quelques parties de guitares sur l'album
Here Come The Waterworks de Big Business, a participé à
la fin de l'aventure Slug, il apparaîtrait sur l'album 3 Man
Themes- et le line up est complet, attention mesdames et messieurs
dans un instant ça va commencer.
Et donc oui ça commence par une énorme version de Sacrifice,
Buzz et Mike Patton chantent à l'unisson tandis que les deux batteurs
(Dave Lombardo et Dale Crover) frappent en rythme, c'est très impressionnant.
Seule ombre au tableau, les incrustations de sous titres écrits
dans la langue des adorateurs de l'Ordre du Temple Solaire et divers trucages
video dont on a vraiment rien à foutre. Le principe d'un concert
du Fantômas Melvins Big Band c'est que le groupe alterne titres
des Melvins et titres de Fantômas. Alors que retentissent les premières
notes de page 27, le montage devient tout à coup saccadé
et hystérique, sûrement pour bien faire comprendre à
gros pépère que là on vient de changer de registre
et que c'est fini de se palucher sur du down tempo. Manque de chance -et
c'était exactement la même chose pour le CD live Millennium
Monsterwork de 2002- les compositions des Melvins écrasent
tout le reste, même lorsque on aime Fantômas on est obligé
d'admettre que les chansons et l'inéluctable attraction du riff
qui emballe et du chorus qui met le nud autour du paquet cadeau
sont du côté de la bande de Buzz and C°.
Le concert suit donc son petit chemin, démonstration de cable amplifié
de la part de David Scott Stone, un Trevor Dunn vraiment absent scéniquement,
un Dave Lambardo époustouflant et un Dale Crover qui le lui rend
bien, Mickey qui ironie suprême arbore un t-shirt Disneyland, des
passages très bien, des longueurs (la reprise de Lowrider
est d'un poussif), plusieurs réapparitions des effets video aussi
ridicules qu'inutiles et un rappel obligatoire histoire de dire que l'on
a fait un rappel. Le son de l'ensemble étant bon, ce Live In
London est une occasion de collecter des versions intéressantes
de chansons des Melvins mais, en guise de conclusion, c'est bien tout
l'intérêt que l'on trouve à ce DVD : définitivement
l'image tue la musique et y perd tout son intérêt
Vaste
débat me souffle une petite voix, cette fois ci dans mon oreille
gauche, car dans le cas d'images d'archive, relatives à une époque
que les moins de quarante ans ne peuvent pas connaître, le DVD servirait
à quelque chose. Soit
Et donc, pour ce qui est du Fantômas
Melvins Big Band, on attendra encore quelques années pour (re)découvrir
l'attrait historique, ou pas, d'un tel objet de consommation. En attendant
retournons dans des salles de concerts pour voir et écouter des
groupes en vrai et boire des coups. Demain est un autre jour.
Haz (12/09/2008)


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