Planets
s/t - CD
Distile 2007

C'est la première fois que je demande à ma meuf de m'ouvrir un CD. Distile records, label parisien, a eu la bonne idée d'empaqueter, que dis-je, d'enfeuilleter, ce CD dans une toile de jute cousue des quatre cotés. Je répète, des quatre cotés. Hey, on fait comment pour le récupérer ce putain de CD ? Etant aussi adroit avec des ciseaux qu'avec six cordes d'une guitare, il a bien fallu se résoudre à demander de l'aide. Passé ce léger moment de honte, je me demande bien à quel trip écolo je vais être mangé, ne sachant strictement rien de ce groupe au nom aussi commun que Planets et qui colle une vraie feuille d'arbre sur une face de cette pochette 100% nature. Musique de babos pour bobos ? On se gratte le cul pas longtemps quand on lit entre les lignes que Paul Slack, membre actif de Swims, bat à nouveau la basse dans Planets. Swims se payait déjà la comparaison avec Hella. Vous n'allez pas le croire mais avec cet autre duo, c'est encore pire. Il a beau changé de batteur, Planets reste accroché aux basques de l'autre fameux duo de Sacramento. Période Hold the Horse Is. La meilleure. Avec toujours Aaron Prellvitz aux manettes. Ils cherchent la merde ou quoi ? Après une courte intro qui fait craindre le pire, Planets vous envoie en rotation directe autour de l'astre Hella avec O people. Une batterie bien branque qui envoie des pelleté de rythmes dans tous les sens. Un bassiste déchaîné avec un jeu parfois tout en tipping, cet acte masturbatoire, fantasme de guitariste, sauf que là c'est un bassiste mais c'est pareil. Si à haute dose, il parait que ça rend sourd, c'est utilisé à suffisamment bon escient pour que l'on reste toute ouïe d'un bout à l'autre. On jurerait même entendre plus que souvent une guitare secondée, voir devancée la basse. Mais le duo maîtrise tellement son sujet qu'il nous font avaler des couleuvres. Mais Planets, si ils font penser à des satellites brillants dans la même galaxie math-rock, garde son mot à dire. Quelques murmures et choeurs ponctuent la cavalcade. Quelques riffs bien tranchants (dont un me fait sérieusement à du Steel Pole Bath Tub mais ça doit être les vapeurs de la toile de jute) pour rentrer dans le lard de comparaisons trop faciles. Planets rock et ne font pas que tirer des plans complexes sur la comète. Quelques interludes qui rappellent The Advantage, le projet Nintendo ado de Chris Speim, le guitariste de… Hella (merde perdu !). Oui, c'est sûr beaucoup de choses nous renvoie à ce maudit groupe parti depuis brouté l'herbe de la médiocrité. Mais ils le font bien et dans la nébuleuse math-rock encombrée de duos qui se perdent dans des trous noirs, Planets a trouvé son centre de gravitation.

SKX (22/12/2007)