Monosourcil
s/t - LP
Gaffer/Dawn Boy/Steak Au Zoo 2007

Monosourcil comme monomaniaque et monoface. Terroristes du bruit gravant leurs méfaits auditifs sur le seul coté d'un vinyl, bourrant jusqu'à la glotte la pochette avec un CD gravé lui aussi à la main et des inserts qui ne se collent pas. Nancy ne va pas bien. Une haute dose de groupuscules post-punk débitant des grenades à la minute. Le plaisir du bruit dans l'instant, on pensera aux conséquences plus tard. On retrouve la vista et l'hystérie de Death to Pigs avec qui Monosourcil partage le même guitariste et le même foie. Malade et shooté au poppers. On hésite sur la sexualité de la voix avant de pencher vers une version féminine (mais aux dernières nouvelles, la chanteuse est pourvue d'un attribut tout ce qu'il y a de plus mâle, on ne peut plus se fier à rien dans ce bas monde). Monosourcil, c'est une idée, un morceau et on passe au suivant. Pas la peine de s'alanguir. Un riff cinglant, un rythme néanderthalien joué à toute vitesse, un jappement continu, une certaine idée de la nausée et du ras le bol. Monosourcil vomit sur vos tombes une sale noise furibonde en onze morceaux et treize minutes à peine avec quelques titres bien fumeux comme Balkan Erotic Epic. Melt-Banana en version lorraine. C'est forcément moins rigolo mais ça fait son effet. Ça raffûte, ça tacle, du premier degré qui manie l'humour d'un Arab on radar, toujours là dans les bons coups mais n'essayer pas de danser. Monosourcil est mononoise. Musique (mais vous pouvez appeler ça autrement, ça ne gêne pas) calibrée pour une durée idéale. Au-delà, ça perdrait toute sa raison d'être.

SKX (23/12/2007)