Die Princess Die
Lions Eat Lions - CD
Gold Standard Laboratories 2006

La princesse n'est toujours pas morte. Deux ans après un premier album fort aguicheur, elle revient et elle est très très énervée. Elle était déjà très vénère mais là, c'est devient carrément viril. Le lion bouffe du lion. Tout y passe. De la crinière à la queue. Ne recrache qu'une bile verdâtre, expulsé avec la force d'un glaviot bien serré dans le sens du vent. La princesse en rajoute une couche. Une féroce. Ca débute au cordeau. Deux morceaux qui font le lien avec les débuts. L'agression sonore. Du primaire qui tente dans un second sursaut d'arrondir les angles. Et puis ce troisième titre, The racer, qui interpelle, son gimmick d'un synthé qui s'ignore tout droit tiré d'une défonce techno. Etrange sensation, ne sais plus trop où on met les pieds, transe noise moitié dansante, moitié bâtarde, pas mal brutale. La princesse s'adresse aux foules, les malmène, bafoue les traditions et à défaut de les convaincre, s'encanaille. Puis la guitare reprend son droit, la mélodie s'associe au bruit et à la fureur, Die Princess Die au plus fort avant qu'un Lights of the nights se la joue harsh-techno, avec vrai rythme de batterie dedans, tout bizarre. Ca dure que 1 mn 28 mais ça casse l'ambiance. Le morceau d'après défile à la même vitesse sauf que la base est foncièrement rock et que la basse est énorme. La batterie tout du long, c'est basique et violent, le mec frappe comme un sourd, sans chercher à comprendre. Le chant, scandé, incompréhensible. Tout participe à l'effraction. Saccages et carnages. Un groupe qui cherche la castagne, réputé pour leur prestation scénique autodestructrice (surtout en matos avec un peu de sang sur les bords). C'est une machine à bourriner, un truc à frapper sans compter mais avec la manière. Faire danser le bétail pour mieux le faucher. L'aguicher vulgairement, des airs de sales putes maquillées à la truelle mais qui recèle en son sein qu'elle a énorme des atours fignolés avec la grâce du grand fauve. Die princess die est devenue ultra direct, efficacité maximale, dynamique et puissance omniprésente avec une sensibilité mélodique qui intervient à chaque pic de brutalité, qui s'insinue sur tous les titres pour rendre la queue du lion digeste. Les bijoux de la princesse volent en éclat mais garde leur brillant.

SKX (14/01/2007)