|
|
The
Tall Ships Un titre d'album beau comme un camion que l'on doit à Steven Wright, acteur et humoriste américain qui ne fait pas recette par ici. Le ton est donné. The Tall Ships, c'est long, c'est beau mais ennuyeux à la fin. Avec Steve Kuhn (à qui l'on doit le groupe Glendale et un 45 tours que je ne revendrai pour rien au monde sur Art Monk Construction en 1994), Darren Zentek (ex-Kerosene 454), et deux batteurs pour un seul strapontin, Tall Ships construit son spleen en douceur et sans se presser. On y retrouve une certaine émotion à la Hoover et autres groupes de chez Dischord records, de manière rampante avec une pointe de June of 44 sous effet Codeine. La dynamique est tournée vers l'intérieur. Je vous laisse imaginer ce que ça peut donner mais pour s'y accrocher, il faut de l'attention, surveiller le détail qui tue, l'arrangement qui fait la différence. Kuhn et Zentek ont écrit avant tout un album pour guitare et basse. Le dialogue est finement ciselé, ça se renvoie la balle entre gentlemen et laisse dans son sillage des joutes joliment enchevêtrées. Ça tourne en boucle, c'est mélancolique à souhait, ça peut même monter crescendo mais sur la durée, la fadeur se fait sentir. On est toujours à se dire que tout ça est bien agréable, ya pas de lézard mais c'est trop convenable et gentil, mou du genou, dans un nuage cotonneux que la batterie a bien du mal à transpercer malgré quelques mid-tempo bien soutenus. Un ou deux morceaux suffisent amplement à mon vague à l'âme quotidien. J'ai pas envie de sombrer dans la dépression gratuite, aussi élégante qu'elle soit. SKX (24/06/2006)
|