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Minsk Minsk. Ce nom m'a fait sursauter. Le groupe le plus connu des salles de répétitions de Rennes. Un groupe de légende. La terreur des caves. Un début de chronique qui a tout d'une private joke, mais Minsk, les vrais, n'ont rien de rigolos de kermesse. C'est du sérieux, du grand, du genre à faire pousser les cornes à Neurosis. Car il est difficile de ne pas parler de ce premier album de Minsk sans se référer aux maîtres en la matière, les initiateurs d'un genre qui en font courir beaucoup depuis. Epoque Enemy of the Sun/Through Silver in Blood. Minsk, ville de chair broyée et de souffrance. Montagnes russes d'émotions profondes et marquantes. Les six plages s'étendent dans les ténèbres à la remontée du big bang originel. La panoplie est au complet. Des riffs surpuissants. Des constructions soniques qui engloutissent toute velléité. Bande-son en continu aux samples parfaitement intégrés. Passages ambiants qui ne font subir aucune baisse de régime à l'ensemble. Voix monstrueuses et multiples. Affres de la transe et de rythmes aussi tribaux que primaires. Repos du guerrier sur fond d'acoustique avant le retour sur le front. Une dynamique huilée comme une guillotine en pleine terreur. La mise en abîme n'a rien de surprenant en soi mais c'est réalisé avec un tel sens de l'à-propos que ce hardcore de l'apocalypse devient une science exacte. A l'heure où tant de groupes metal/hardcore aseptisent leurs griefs et donnent dans l'ambiant progressif et pompeux, Minsk garde les clés de l'ancienne école et font renaître sans cesse les cendres d'une recette ancestrale d'un album aux codes immuables qui se transmettent de génération en génération. Minsk détruite, vaincue. Mais indestructible et toujours là contre vents et marées. Un condensé d'histoire en un album transcendant. SKX (05/03/06) |