MILEMARKER
Ominosity - CD
Eyeball 2005

J'avais décroché de Milemarker. Depuis leur album Frigid Form Sells en l'an deux mille. Il me semblait qu'ils avaient tout dit, que leur cdep Satanic Versus pour pas mauvais qu'il soit sans oublier l'album suivant Anasthetic, très moyen, soient les pièces de trop. Trois ans de silence. Un nouveau projet sous le nom de Challenger (Jade Tree records) avec Al Burian et Dave Laney, les deux têtes pensantes de Milemarker. Rien de mirobolant. Et puis le retour, comme ça, d'un groupe qui n'avait pas vraiment splitté et qui recompose ensemble pour le plaisir, désoeuvré de ne pas savoir faire autre chose. Les premiers surpris sembleraient Milemarker eux-mêmes. Un retour qui leur donne des ailes et l'envie d'en découdre à nouveau comme aux premiers jours. Retour à l'essence punk-rock, où les synthés et l'electro-punk ne sont pas bannis mais le jus, le nerf central redeviennent rock. D'ailleurs, Ben Davis, le batteur d'origine a repris les fûts, la dream team reformée, quelques potes pour prêter main forte mais ce n'est pas reparti comme en 40 non plus.
Les guitares sur le devant, un chant convaincant sur la misère du monde, de bonnes inspirations comme le long Sun Out, le percutant Pornographic Architecture, autant de signes qui font dire que Milemarker a de nouveau la foi et les tripes, bon appétit. N'empêche que tout ça sent un peu le réchauffé et le régime sans sel. De nombreux titres n'ont pas de saveur particulière. Ça défile devant les yeux sans donner l'envie d'y toucher. On picore deux trois plats mais faire honneur à tout le repas est au dessus de mes forces. Il n'y a pas que les intentions qui comptent. L'inspiration et la fougue de la jeunesse, on y court après toute notre vie mais quand la messe est dite… Un album du retour plaisant qui s'éteint comme un feu de paille.

SKX (11/01/06)