Wedding Present
Take Fountain - CD
Talitres 2005

Qui m'aurait dit que je chroniquerais un disque des Weddoes en 2005! Même si par ces temps pourris, les reformations fleurissent à tout coin de rues, je n'aurais pas parier grand chose sur la qualité d'un éventuel nouvel album de David Gedge. Par respect pour le passé et tous les bons disques qu'il nous a sorti, j'aurai préféré laisser sous silence ce retour. Mais voilà, après pratiquement 20 ans d'existence, The Wedding Present a un brusque retour de flamme et après neuf années de parenthèse et d'égarements avec Cinerama, nous sort l'album qu'on attendait pas ! Entendez par là qu'il n'arrive pas à la cheville (bon allez le genoux) d'un Bizarro ou Seamonsters, faut pas délirer non plus mais quand on s'attend à pas grand-chose (pour être gentil) et qu'au final, vous êtes tout surpris d'avoir passer un agréable moment au chevet d'un convalescent, il n'en faut pas plus pour croire au miracle ! On retrouve ces longues cavalcades où les mélodies répétitives et entêtantes font tout le charme du groupe de Leeds. Avec les années qui passent inexorablement, la chape de plomb s'est considérablement allégée. Aérien, tout dans la subtilité, cette fuite en avant, ce parfum de mélancolie, cette voix féminine qui parfois appuie les turpitudes de Gedge. Ces violons qui se mélangent aux cordes électriques, c'est presque les Thindersticks qui s'invitent au banquet (The Perfect Blue). The Wedding Present retrouve de la verve, retend ses nerfs. L'âge a calmer leur fougue juvénile mais ils chérissent toujours autant les grandes étendues propres à colorer les pellicules de David Lynch, quitte à présenter une teinte jaunie par endroits. Le détachement sur des années de galère, la classe et la retenue de Gedge, des sentiments qu'il ne cherche plus à cacher tout au long d'un album très attachant qui nous fait sentir tout le poids des ans mais qu'importe ! Alors pour tous les nostalgique et les p 'tits nouveaux, dites vous que les Weddoes valent encore le coup et qu'à leur fontaine, je boirai de leur eau.

SKX (26/03/2005)