Overmars
Affliction, Endocrine… Vertigo - 2xCDs+DVD
Appease Me/Candlelight/Alchimia 2005


Overmars, qui descendent de Lyon, sortent le grand jeu pour leur premier album. Réalisation sur un gros label metal. Double album avec d'un coté, un CD, plus d'une heure de musique et de l'autre, un DVD (sauf si vous avez la version vinyl, évidemment, sur Alchimia dont l'artwork vaut le détour pour l'avoir vu à la table de distro lors de leur concert avec Playing Enemy !). Un projet à l'exemple de leur musique. La taille Neurosis, la démesure, les grands espaces bien chargés en nuages noirs, un brin de grandiloquence (surtout pour les paroles) et une ambiance à se défenestrer. Après deux split albums, on était en donc en droit d'attendre à un Everest. Et on se retrouve dans le ravin. Une voie profondément gutturale, proche des voix que l'on retrouve dans le death-metal, qui prend beaucoup de volume et d'espace, presque forcée et avec laquelle j'ai beaucoup de mal. Même si les parties instrumentales sont nombreuses, que certains chœurs à l'arraché sonnent juste, sa mise en avant n'est pas des plus judicieuses. Avec l'aide du désormais incontournable Serge Morattel, le son est sculpté fort à propos, un son à faire gondoler une porte de prison mais les compositions ne vont pas de paire. Mélodiquement pas très fort et passe-partout, cet album multiplie les tempos lents et pesants. Les parties mélancoliques et calmes sont légions et les explosions sommes toutes assez rares. A force de vouloir construire une atmosphère poisseuse et d'amener l'auditeur à genoux, on se retrouve dans une impasse avec un album désespérément long, qui flotte dangereusement, sans réelle dynamique et qui devient vite rébarbatif. Un fil rouge avec le morceau Destroy all dreamers, découpé en cinq parties qui renvoie aux travaux neurasthéniques et solitaires des gratteux de Neurosis (on y revient toujours !) et qui ne fait qu'accentuer cette léthargie ambiante. Le comble pour une musique faite pour exacerber les sentiments mais qui navigue au final entre deux eaux. Une déception.

SKX (19/07/2005)