Mare
s/t CDEP
Hydrahead 2004

Mare saigne à blanc. Les fins sont proches. Paysage de désolation où tout est à reconstruire. Tyler Semrick, l'ex-chanteur de The End, n'a pas peur des grands chantiers. Une vision globale. Mare ne peut se contenter d'un style. Si le fond de commerce est foncièrement metal avec une pointe de doom (animal bestial réputé pour sa lenteur et sa lourdeur), ce nouveau groupe de Hydrahead se caractérise par une approche quasi orchestrale. Les voix, même si elles sont l'œuvre d'une seule personne, sont bien au pluriel. Centrales, elles se conjuguent à toutes les sauces. Subtiles, aériennes ou maniaco-dépressives, vicieuses, voire un brin death dans le fond de la gorge mais aussi façon chorales et ces sempiternels samples des voix bulgares que le metal/hardcore peut remercier pour les avoir pillées régulièrement. Tout ça vous donne un cachet spécial et unique, évitant de justesse le piège de la grandiloquence. Un point commun avec Neurosis. Mare aime les grandes étendues spirituelles auxquelles ils rajoutent le malsain d'un Today is the Day. De longues introductions multi-vocales avant que le glas d'une grosse caisse, le riff funeste d'une guitare, le chant des entrailles signe la fin du printemps. Mare donne dans l'orchestration doom. L'éléphant en tutu. Une image encore difficilement cadrable. On a un peu de mal à les suivre mais ce projet ambitieux a de la cuisse. Une mare ténébreuse à même de recéler des trésors futurs.

SKX (08/01/2005)