Burmese
Men - LP
Load 2004


Burmese n'aime pas la dentelle. Et les guitaristes. Deux basses, deux batteries, vous imaginez la gueule de leurs voisins quand tout ce beau monde décide de répéter. Men est un disque pour homme. C'est produit par Weasel Walter, Mr Flying Luttenbachers. Tout ceci devrait normalement vous faire fuir. Un troisième album qui suinte toujours dans le rock très industrialisé, louchez du coté de Whitehouse et Headbutt pour les rugissements. Sensation de locomotive lancée à pleine vapeur, absence totale d'un semblant de mélodies à siffloter sous la douche, rythmique martiale et coup de basses dans la tronche, tremblements des fondations qui oscillent sur leurs bases. Si vous aimez souffrir, vous aurez votre dose. Et les grincements, ce petit truc qui agace et vous donne envie de hurler sous la lune un soir de référendum, je dis pas non. Vous avez le droit également à des mugissements, très différent du rugissement, en ceci que le mugissement est un cri qui vient de l'intérieur mais qui se fait sans ouvrir la bouche. Essayez, vous allez voir, la différence est nette. Sorte de Melvins s'accouplant avec un cerf en rut. Et quand il décide de l'ouvrir, hé bien c'est dommage. Les cerfs (même ceux en rut) fuient comme un seul cerf. Magnifique spectacle de la nature s'il en est. Dans un cadre purement musical, cette métaphore prend une tournure désastreuse. Burmese est burné. Que ceux tentés par un retour à la nature y réfléchissent à deux fois.

SKX (25/03/2005)