TODAY IS THE DAY
Kiss The Pig - CD
Relapse 2004


Onze ans mine de rien que ce megalo-maniaque Steve Austin nous pourrit les tympans de sa musique super viciée ! Et bon gré mal gré, ce détraqué tient la barre relativement stable à défaut d'être toujours haute. Ce septième album le situe en gros dans la moyenne supérieure! Il revient dans la mesure. Exit les excessives extrémités expérimentales du précédent double Sadness Will Prevail. Ça tape plus dans le style Willpower et l'album d'après auto titré. Les rythmes continuent de tomber en rafale, les guitares de cisailler les premiers rangs, les voix de vomir leur haine mais un certain souci de la mélodie, des structures qui retombent sur leurs pattes. Une pression d'enfer mais constructive. Le rouleau compresseur avec toutes ces voix qui se superposent, se répondent, j'explose. Entre celle que je qualifierais d'outre-tombe au mieux, de death et pénible au pire, qui vient un poil gâcher (faudra me donner l'adresse de ses choristes!), en plus de celle toujours affolante du père Austin qui n'a pas fini sa rage de dents, qu'il dédouble pour mieux achever. Sensation de malaise. Le maître de l'ambiance oppressante. Avec ces samples récurrents d'armes automatiques. D'ailleurs l'album commence par un flingue qu'on recharge. Et si vous allez jeter un œil sur leur site, à la rubrique Shit We Dig, de belles photos de Steve Austin qui s'éclate comme un gamin avec des armes à arrêter un troupeau de mammouths en plein vol s'étalent sur votre écran.… L'apologie des armes ? Pas à une contradiction près quand en même temps on baptise un de ses chansons This Machine Kills Fascists. Il se la pastiche Woody Guthrie mais pas sûr que la machine soit la même… Voilà, c'est toujours la même histoire avec Today Is The Day. Entre le premier degré et l'autodérision. Cette musique qui nous vrille la tête, ce plaisir masochiste, ses excès, ses défauts que l'on aime. Son inspiration inespérée comme ce dernier morceau de 12 minutes Birthright où tout le style TITD est résumé : schizophrénie aiguë. Tout est là. Des sirènes hurlantes à l'acoustique finale. Steve, ne change rien, t'es devenu indécrottable, c'est comme ça qu'on t'aime. Et embrasses le cochon de ma part s'il te plait.

SKX (01/10/2004)