MILGRAM
Expensive record(s) - CD
Rock'n'Roll Charity Hospital 2004


Milgram. Le nom reste mais la musique change, tout comme le personnel. Turn-over dans le nord. Les nouvelles aventures de ce groupe de Lille. Troisième album avec toujours Milgram marqué dessus mais ils auraient pu changer de patronyme qu'on aurait vu que du feu. Après un premier album noise et viril bien marqué années 90, suite à un deuxième album rock-electro foutraque, le trio Milgram revient avec un rock hybride, à mi-chemin entre le math-rock et la pop. Trois albums, trois ambiances foncièrement différentes, Madame l'ambassadrice est contente. En fil rouge, le mot rock. Tout de même. Parti faire les zouaves chez Bob Weston (Mr. Basse chez Shellac), Milgram revient le cœur léger et la musique sautillante. Ce math-rock là n'est pas dans la prise de tête. Si le travail et les entrelacs entre les instruments flirtent avec la complexité, le propos n'est pas dans la surenchère technique. L'humeur est à la joie de vivre, aux rythmes entraînants, aux têtes à queue, les mains sans le volant, le parcours est sinueux et les chicanes négociées les doigts dans le nez. Chez Bob, le son ne joue pas les gros bras, c'est détendu, au diapason avec des compos légères et nerveuses. De Lille à Chicago, il n'y à qu'un océan de rien du tout franchit allégrement. Milgram a suffisamment de recul sur la musique noise-rock depuis 10 ans pour contourner le cap de ses influences américaines. De Ui à Storm and Stress, Milgram rapporte un album frais et personnel, qui manque de consistance sur la longueur mais Expensive record(s) valait bien le voyage chez l'Oncle Sam. Depuis, Milgram a rajouté un membre à son groupe, un nouveau batteur pendant que l'ancien se remet à la guitare. L'évolution est permanente chez Milgram. On a tout à espérer de la suite.

SKX (18/12/2004)