A Day in Black and White
My Heroes Have Always Killed Cowboys - CDEP
Level Plane 2004

En direct de Washington DC, A Day in Black and White (ADIBAW pour les fainéants) lance ses premiers cris qui ne vont pas résonner dans le désert. Après une demo qui n'avait rien d'exceptionnelle, le trio présente un début discographique grandiose. Le jour et la nuit. Si ce groupe est le meilleure groupe de screamo-hardcore à l'heure actuelle, c'est parce qu'il est largement plus qu'un groupe de plus qui ressuce une fois encore cet éternel sillon en mal de second souffle !! ADIBAW a la particularité d'amener et/ou entrecouper ses brûlots hardcore aux mélodies imparables par de longues montées tout en douceur, des accords à la lenteur vénéneuse, de créer comme jamais à partir d'un pourtant classique courant chaud/courant froid, une musique aux brillants contrastes. Un rock explosif qui ne lésine pas dans la véhémence. Quand ils décident de partir à l'abordage, ils ne font pas le voyage pour rien. A l'opposé, les calmes sont olympiens mais jamais soporifique comme sur le 5ème et dernier morceau Illusion of the End. Pièce instrumentale de onze minutes au début tout en douceur, en piano et à la baguette, avec une guitare acoustique qui fait lentement monter la sauce pour une explosion finale simple et majestueusement efficace. Tout ça sonne comme du déjà entendu et pourtant, ADIBAW le fait comme nulle autre avant! Une énergie, un chaos contrôlé, un lyrisme digne du plus grand Envy, un truc unique sans avoir l'air d'y toucher, le riff qui tue, l'harmonie qui apaise, la batterie qui s'affole, le rythme qui se tait. Cinq titres, mélange de fuite en avant et de fragilité déconcertante. Cinq contes épiques mis en pièce par Kurt Ballou (Converge). Il n'en fallait pas plus pour contenter son homme et s'esbaudir devant une telle maîtrise ! La meilleure sortie de Level Plane depuis... jusqu'à la prochaine !

SKX (02/12/2004)