LIARS
They Threw us all in a Trench and Stuck a Monument on Top - LP
Gern Blandsten 2002

Mensonge mensonge mensonge. Répétez à l'infini ce doux blasphème et vous risquez bien de passer définitivement sur la face caché du rock. Perfides Liars, groupe new-yorkais, qui emprunte moultes chemins, dissimule ses racines, cache son jeu. Hybrides Liars qui transgresse les frontières, transperce les dernières velléités. Liars se fait centre. Des mouvements contradictoires bataillent en leur sein. Si la base est fondamentalement rock, les secousses engendrées vont bien au-delà. Un groove pervers lamine le socle. Au même titre que Birthay Party en son temps, Liars s'insinue entre les lattes, psalmodie, déclame son blues en couches chaotiques, à grands renforts de basses lourdes et rondes, de rythmes qu'on aimerait danser mais qui s'avèrent, à l'arrivée, rongés de l'intérieur. Le baiser de la veuve noire. La guitare tout en pointillé. Discrète, parlant peu mais à bon escient, la note qui tue au moment opportun, l'ornement qui fait le liant. Si vous avez John Spencer pendu à votre coup, At The Drive-In tatoué sur la fesse gauche, Liars, tout en étant très différent, possède cette touche unique de rock perverti, ce rock universel qui parle à tout le monde. Liars en garde l'esprit, n'hésite pas à le triturer, le hanter par des consonances punks à l'orée des eighties, voir les rythmes blancs et froids de Creation records, ESG en tête (un titre les mentionne "trumbling walls buried me in the debris with ESG). Neuf titres à la forte personnalité, habilement manipulés. On tombe dedans pendant toute une nuit. Au petit matin, on ne sait plus où est la vérité sinon qu'on tient là un groupe essentiel.

SKX (22/08/2002)