ROGOJINE
s/t - CDEP
Autoproduction 2001

Les angles sont blessants. Rogojine vit dans le nerf. Les instruments scient au plus près, ne laissent point la place à la gaudriole. Austérité de l'habillage, la basse, la batterie taillent dans l'os et la voix colérique du troisième homme n'apaise pas les démons. Ce trio originaire de Poitiers ne se soucie de personne et sort par ses propres moyens ses gâchettes autoproduites. Cinq titres qui assèchent les plaies. C'est dur, solide réalisation, sec comme un coup de trique. La basse au centre, volubile, jamais bavarde, se démultiplie, seule source pour arrondir les angles, porte ouverte, vous avez une chance de vous en sortir. La batterie est sobre, frappe juste, complément idéal, toujours le geste qu'il faut. La voix sait s'effacer pour mieux vous vomir dessus, hargneuse et dont la gamme s'étoffe au fil des disques. Par couches successives, Rogojine fait monter l'angoisse, pénombre opprimée, massive. Ce disque vous prend à la gorge et vous colle au milieu de sa cible. Commencez à retenir ce nom.

SKX (26/09/2001)