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Dead Arms
Simply Dead – LP
Hominid Sounds/Rip This Joint records 2019

Cinq années ont été nécessaires pour donner une suite au premier album All The Hits. On a vraiment cru que Dead Arms était mort pour de bon et pas que des bras. Mais les quatre membres de Dead Arms sont très occupés par ailleurs, que ce soit avec USA Nails (Danny Holloway, le bassiste dit aussi Danny 5 bands, le plus accaparé de tous donc) ou Death Pedals (Alex Brewins, le guitariste se transformant la nuit en Phil Glitter) pour les plus connus mais aussi It Often Takes A War pour le chanteur Steeve Wheeler (alias General Waste) ou Los Bitchos pour la batteuse Nic Crawshaw (Kitty Techno pour les intimes). Dead Arms bouge encore. Pour notre plus grand plaisir.
Bras morts mais toujours les premiers pour filer des torgnoles de l’enfer. Brutales et vigoureuses avec la traces des doigts qui restent sur la joue. Cinq années pour peaufiner son art de la baston. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que les années supplémentaires au compteur n’ont pas calmé leurs ardeurs. Plus punk et sauvage que jamais. Dead Arms va droit au but et les amorces de mélodies, il faut du courage et de la pratique pour les entendre sous la mitraille. Le rythme va grand train, les dix titres dépassent rarement les trois minutes et c’est largement suffisant pour torcher des punk songs qui flattent les tympans tout en les faisant saigner. C’est presque déstabilisant au début. Une rusticité, une aura générale basique et une course en apnée. Quelques écoutes sont essentielles pour s’acclimater, faire les réglages indispensables pour dénicher les riffs qui font feu de tout bois à toute berzingue, les joutes rythmiques furibardes en aller-retour, s’habituer à cette charge rugueuse et sans concession qui finit par délivrer ses secrets et ses purs moments de félicité.
A commencer par Tom Hanks. Non pas l’acteur mais le quatrième morceau dont la guitare fielleuse n’est pas sans rappeler Unsane (mais je délire peut-être). Énorme compo. Biased Broadcasting Corporation avec ses chœurs surprenants et accrocheurs ou le morceau d’ouverture Grandad Hates You sont également des plats de choix. Et à force, il devient impossible de sélectionner. Malgré la vitesse et la férocité d’ensemble, les contrastes se font jour, les briques s’ajustent parfaitement, tout tombe sous le sens, chaque titre prend sa raison d’être, les refrains donnent envie de hurler avec le guttural organe vocale du General Waste (MacKaye Convention), la tornade révèle de multiples trouées de lumière. Simply Dead à fond sur l’autoroute de la mort mais un grand sourire sur la gueule parce que c’est une très belle fin. Je dis ça comme si c’était le dernier album de Dead Arms vu le titre prophétique de l’album, que le chanteur n’arrête pas de répéter This is the end sur le dernier morceau Deceptive Carafe comme un Jim Morrison revenu d’entre les morts et que Brewins est parti vivre aux États-Unis. Tout ça n’est que supputation mais raison de plus pour profiter pleinement du moment présent et de ce cinglant deuxième album qui te fait sentir vivant plus que jamais.

SKX (13/08/2019)