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Self-Evident
We Built a Fortress On Short Notice - CD
Double+Good records 2012
Dans quelques
jours, le 20 octobre exactement, Self-Evident va fêter ces quinze
ans d'existence. Un concert dans leur ville natale de Minneapolis durant
lequel ils piocheront des titres issus de toute leur discographie, soit
six albums et une bonne poignée de formats courts. Et je dois avouer
que ce n'est qu'avec ce sixième album que j'écoute vraiment
Self-Evident. De précédents (bouts de) disques m'étaient
bien passés entre les tympans mais je n'avais rien voulu retenir.
15 années traversées dans une relative discrétion,
de ce côté-ci de l'Atlantique en tout cas, mais dont l'intérêt
pourrait être réévalué avec We Built a Fortress
on Short Notice.
Le trio a semble-t-il (tout ça, ce sont de vieux souvenirs) durci
le ton, mis un peu plus d'angularité dans leur indie-pop à
la Engine Down et autres groupes du genre de l'écurie Lovitt records,
fortifié l'emocore des Anglais de feu Bob Tilton, offrant ainsi
une consistance permettant d'apprécier sans (trop) sourciller l'ensemble
des dix titres. L'ombre d'une hésitation provient de certaines
intonations de chant, des mélodies vocales qui ne rappellent pas
que de bons souvenirs, ceux d'un emocore un poil trop maniéré.
Mais l'équilibre est plus d'une fois trouvée entre un disque
mélodique, pop et une facette plus complexe, saccadée, sec
et post-punk. Les compos s'affirment, Self-Evident prend de la cuisse
et du nerf, sort des arrangements de haute volée comme le piano
sur Our Condition et Half Bicycle, un son de basse particulièrement
convaincant sur le très bon titre d'ouverture Rumours et
des accroches multiples, entre coups de fouet pénétrants
et arpèges délicats, rythmes appuyés ou cassés
et mélodies qui ne se cachent pas. Il y a bien deux, trois titres
plus mou du genou sur la fin comme Cloudless, Steve Stevens
ou le final qui a donné son nom à l'album, avec mélodie
mièvre et rappelant hélas le passé de Self-Evident
mais globalement, c'est un peu un album inespéré de la part
d'un groupe qu'on ne pensait pas à ce niveau là un jour,
dans un style musical qui ne nous secouait plus depuis longtemps. On va
donc s'en contenter sans faire la fine bouche.
SKX (18/10/2012)
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