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Aids
Wolf/Athletic Automaton
Clash Of The Life-Force Warriors - split LP
Skin Graft 2006
La bataille s'annonce rude. A ma gauche, Aids Wolf. Spéciale dédicace
et meilleurs rejetons de Arab on Radar, version féminine. A ma
droite, Athletic Automaton. Les aïeuls avec un vrai Arab on Radar
dedans, le blondinet déjà en short et toujours prêt
au combat avec son compère le batteur au bandana. Pour arbitrer
le duel, les inénarrables Skin Graft, toujours dans le mouvement
malgré un p'tit coup d'mou à l'aube du nouveau millénaire.
Le ring est un magnifique double vinyl qui s'ouvre sur un dessin tout
bizarre comme Skin Graft en a le secret (et relativement laid). Mais la
bataille tourne court. C'est de partouze qu'il est question. Hormis deux
titres chacun ou chaque groupe la joue perso (donc quatre e tout, ça
suit au fond ?), les six autres voient les deux entités se marier
pour le meilleur et pour le pire. Et en osmose quasi parfaite. Tout le
monde joue à tour de rôle l'homme et la femme. Personne ne
prend le dessus sur l'autre. Les dissonances et les fractales des uns
et des autres s'imbriquent à qui mieux mieux. On ne distingue plus
les bras de la tête. La queue de l'ivresse. Seul surnage le seul
organe féminin, ce chant psalmodiant dans les aigues et le jeu
de guitare typique du blondinet Mattos qui n'est pas prêt de le
ranger et qui s'est mis en tête de nous le faire rentrer coûte
que coûte par un orifice ou un autre. Six titres assez éreintants,
il faut bien l'avouer. Psychédélisme noise avec batteries
en double, pluie de cymbales, guitares vrillantes et la voix de la donzelle,
c'est presque trop. Un petit coup de temps à autre, ça le
fait mais pour un marathon, je passe mon tour. Pour le cinq à sept,
rien ne vaut en solo. Mais plutôt avec Aids Wolf. Athletic Automaton
a définitivement décidé de vous saper le moral, de
plomber l'atmosphère et de planquer les aspirines. Leur noise-rock
à épingle à nourrice demande trop d'effort. Mattos
est déchaîné. Piquez lui ses pédales d'effet
et dites lui d'arrêter l'acide. Aids Wolf torche ses deux morceaux
en trois minutes. Des p'tits coups de lapins mais très jouissifs.
Et avec un titre comme A Letter to Al Johnson, on ne peut pas être
foncièrement mauvais. Je ne sais pas ce qu'ils ont à lui
dire au chanteur de US Maple (et feu Shorty) mais ce titre est sexy comme
un feulement du beau Al. Tout est dans le coup de rein et ça vaut
mieux qu'un long discours, à l'image de ce split qui en fait un
peu trop. Un disque à conseiller aux plus frustrés d'entre
vous (et aux groupies de Al Johnson).
SKX (19/03/2007)
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